Guinée : le MAD d’Alpha Baldé veut briser l’ethnocentrisme et les violences politiques

Alpha Baldé, président du MAD

La rupture avec l’ethno stratégie et les violences qui ont caractérisé la scène politique nationale ces dernières décennies, est le principal objectif visé par le Mouvement Alliance pour la Démocratie (MAD). A l’occasion d’une conférence de presse organisée à Conakry hier, vendredi 8 octobre 2021, le président de cette structure a fait cette annonce, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après avoir salué les démarches des nouvelles autorités, le président du mouvement, Alpha Baldé, a laissé entendre que le (MAD) s’inscrit dans une dynamique de rupture et de renouveau. La structure invite au peuple de Guinée, à rejeter toutes les démarches allant dans le sens de diaboliser une ethnie ou une communauté du pays.

Alpha Baldé, président du MAD

« Le MAD s’inscrit dans la dynamique de rupture des vieilles pratiques politiques qui n’ont apporté au peuple de Guinée qu’un cortège de malheur, de haine, de division,  de désordre et de désolation. Des pratiques politiques qui ont conduit à une culture de la manipulation et de l’instrumentalisation ethnique.  Au MAD nous avons été au regret de constater que de par le passé, certains acteurs politiques ont fait de leur combat politique, la lutte pour la défense des intérêts de leur communauté. Au MAD nous demandons donc,  la rupture de cette politique communautariste.  Nous voulons rompre avec cette pratique et nous invitons au peuple de Guinée à tourner la page de cette politique politicienne (…) C’est pourquoi le MAD invite à ce que nous fassions cette rupture de cette politique. Nous avons eu des ambassadeurs de la division et de la haine qui se sont donnés pour mission de mélanger les composantes de cette nation. Au MAD nous vous invitons à partir de cet instant, à  faire un bloc commun pour rejeter de façon systématique toute démarche allant dans le  sens de diaboliser une autre communauté de notre pays, ou de diaboliser une autre ethnie » a-t-il expliqué.

Ce n’est pas tout. Le MAD veut également faire la rupture avec la culture de la violence.

« Nous voulons également faire la rupture de la culture de la violence en Guinée. En effet,  nous pensons que le désaccord ne doit pas nécessairement signifier être désagréable les uns envers les autres. On peut ne pas être d’accord, on ne sera jamais d’accord, sur tout et en tout temps. Mais nous devons revoir la façon dont nous exprimons, et nous nous opposons entre nous lorsque nous sommes en désaccord.  Les pratiques de la violence que ça soit au niveau de la cellule familiale jusqu’au sommet de la structure étatique, il faut remettre ces pratiques en cause et tourner les pages sombres de notre passé. C’est inacceptable cette culture de la violence. On ne peut pas tout simplement indexer l’Etat. Absolument la violence étatique n’est pas quelque chose à démontrer où à débattre. C’est un fait indéniable. Mais en tant que citoyen nous devons également admettre qu’il y a une culture de la violence que nous devons remédier » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Alpha  Baldé a invité les acteurs politiques à mieux respecter le peuple de Guinée.

« Nous invitons et nous souhaiterions que des mesures soient mises en place par rapport au premier acte que tout élu, toute personne qui exerce une portion de l’autorité publique puisse entreprendre et se serve de la prestation de serment. Nous voudrions, qu’en Guinée, qu’on prenne encore une fois le peuple de Guinée au sérieux.  Et que tout agent de l’Etat, toute personne qui aura la charge d’exercer l’autorité publique prête serment sur les écritures sacrées de ce pays. Si vous êtes musulman vous jurez sur le Coran de servir cette nation.  Si vous êtes chrétien, vous jurez  sur la Bible. Si vous êtes animistes, il y a l’esprit des ancêtres, prêtez ce serment d’honneur sur ça. Donc, que chaque personne qui prête serment ne le prête pas sur leur prétendu honneur en disant je jure sur l’honneur.  Ça ne veut absolument rien dire.  Qu’on jure, fidélité, loyauté, sincérité au peuple de Guinée. Et dans la nouvelle constitution qui sera mise en place,  il faut rendre le pouvoir au peuple. Rendre le pouvoir au peuple, voudrait dire que le pouvoir et tous les attributs du pouvoir devraient être soumis à la volonté du peuple de Guinée » a-t-il conclu.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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