Arrivée de chefs d’Etats ouest africains en Guinée : « on leur dit que le complot ne marchera pas »

Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD
Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD

L’annonce de l’arrivée très prochaine en Guinée d’une délégation de chefs d’Etats oust-africains sème le doute et l’inquiétude dans l’esprit de certaines formations politiques engagées dans le double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020. Dans les rangs du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), dirigé par Abdoulaye Kourouma, on parle de complot contre la Guinée tout en rejetant toute idée de report du scrutin. Il l’a dit dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce lundi 16 mars 2020.

Les présidents Mouhamadou Bouhari (Nigéria), Alhassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et John Dramani Mahama (Ghana) sont attendus demain mardi, 17 mars 2020, à Conakry pour tenter de désamorcer la crise sociopolitique guinéenne. Il se pourrait que l’intégration des partis qui ont boycotté le scrutin pour dénoncer la nature du fichier électoral soit à l’ordre du jour des débats.

Pour Abdoulaye Kourouma, président du RRD, engagé dans le processus électoral en cours, le complot contre la Guinée ne marchera pas. « Nous leur disons qu’ils sont la bienvenue chez eux en Guinée, en tant qu’africains. Mais, on leur dit que le complot ne marchera pas contre la Guinée. Et, on sent déjà que le pays se trouve dans un complot, à partir du moment où ils sont en train de faire des démarches pour des gens qui se sont eux-mêmes exclus du processus. »

D’ailleurs, Abdoulaye Kourouma pense que ces chefs d’Etats n’ont pas de leçons de démocratie à donner à la Guinée. « Mais, ces gens qui sont en train de parler ne sont pas des modèles de démocratie. Si vous prenez Macky Sall du Sénégal, qui a enfermé tous ces leaders avant d’aller aux élections, ça veut dire que Macky n’est pas le modèle et personne n’est enfermé en Guinée. Si vous prenez Issoufou qui est le président de la CEDEAO, il a son chef de file de l’opposition en prison… Ouattara, qui met des gens en exil pour ne pas que son parti perde des élections, n’est pas un modèle pour la Guinée et il n’y a personne en exil dans le cadre politique en Guinée. »

Pour Abdoulaye Kourouma, le président Alpha Condé ne doit pas discuter de la date du 22 mars au risque de tomber dans un piège. « Nous demandons au président de la République de ne pas retourner, de ne pas reculer la date du 22 mars. Sinon, le complot va réussir contre lui. Le complot n’est autre chose que, soit avoir une transition ou un gouvernement d’union nationale, dans lesquels on va discuter du report des élections, de la reprise du fichier et là, le président ne gérera pas le pays conformément à la loi, parce que c’est un président démocratiquement élu. Le complot, c’est en demandant d’insérer ceux qui se sont auto-exclus, de les ramener dans le processus. Ça demande du temps et cette période-là, c’est ce qui va mettre tout le monde hors mandat légal. Le complot, c’est là-bas », soutient mordicus celui qui rêve d’être chef de file de l’opposition en Guinée.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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