Arrêt des grandes compétitions de football : le monde du pari durement éprouvé à Conakry

En raison de la propagation de la pandémie de Coronavirus, toutes les compétitions de football ont été suspendues à travers le monde. Cette situation, qui vise à réduire les risques de contamination de la maladie, ne reste pas sans conséquences négatives. Elle affecte sérieusement les acteurs du monde du pari, qui ont vu leur revenu chuter considérablement. A Conakry, ils sont nombreux à subir les impacts de l’arrêt des grands championnats et de la ligue des champions en Europe, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alsény Sylla

Alsény Yansané, un père de famille habitant à Mafanco (en banlieue de Conakry), est un agent de la société de pari Guinée Games. Il gère un kiosque un jeu dans son quartier. Comme tous les autres agents de terrain, il est payé en fonction du nombre de clients qu’il gagne par jour. Mais depuis quelques semaines, son activité est fortement ralentie. La suspension des grandes compétitions européennes de football pour cause de Coronavirus a fait chuter sa clientèle, impactant sérieusement son revenu.

« Comme vous le constatez, actuellement le nombre de clients a baissé. Cela est dû à l’arrêt du football européen à cause du Coronavirus. Nos bénéfices sont devenus minimes parce que nous sommes payés en fonction de la rentabilité. S’il n’y a pas de football en Europe, cela n’est pas bon pour moi. Mais, nous n’avons pas le choix. Nous préférons la santé avant tout. Pour le moment, nous évoluons seulement avec le loto (les boules). Mais l’affluence n’est pas au rendez-vous. Je suis père de famille, donc si ce que je reçois est minime, cela ne m’arrange pas », se plaint ce citoyen.

Naby Sylla

Même son de cloche chez Naby Sylla, un autre agent de Guinée Games. « Nous sommes payés en fonction de la vente, et actuellement nous n’avons pas de clients. C’est sur le football que les gens parient beaucoup. Mais avec l’arrêt des championnats européens, rien ne marche pour nous. Avant le Coronavirus, je pouvais gagner jusqu’à 3 millions de francs guinéens dans la vente des tickets. Mais aujourd’hui, je ne peux vendre que jusqu’à 500 mille francs guinéens. Franchement, cela ne m’arrange pas », fait remarquer le jeune homme.

Les agents des sociétés de pari ne sont pas les seuls à se plaindre. Les parieurs ressentent également les impacts négatifs de l’arrêt forcé des grandes compétitions de football en Europe. C’est le cas d’Abdoulaye Nabé, qui ne comptait que sur les paris pour gagner de l’argent.

Abdoulaye Nabé

« Ce moment est très difficile pour moi. Avant, je parvenais à gagner un peu d’argent avec le pari. Mais actuellement, on ne gagne rien puisque les grands championnats sont suspendus à cause du Coronavirus. Actuellement, c’est seulement en Turquie et en Russie que les matches se jouent, mais il se trouve que je ne connais pas les équipes de ces pays. C’est difficile donc pour moi de combiner et espérer avoir de l’argent avec ces deux championnats. Actuellement, je suis dans la galère parce que je ne gagne rien », témoigne ce parieur.

En attendant la reprise des grands championnats européens, Abdoulaye Nabé compte s’essayer au loto pour espérer avec la chance, d’avoir un peu d’argent. Quant aux agents qui tiennent les kiosques de pari, ils souhaitent que leurs responsables leur accordent un traitement spécial pendant cette période. Une sollicitation qui a très peu de chances de prospérer puisque les sociétés de pari sont elles-mêmes durement impactées par la situation actuelle.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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