Conakry : le 71ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme célébré

Le Haut Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH) en Guinée a célébré ce lundi, 09 décembre 2019, la journée internationale des Droits de l’Homme qui marque le 71ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, qui a présidé cette cérémonie en présence de certains membres du gouvernement et des ONG de défense de défense des Droits de l’Homme, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La journée internationale des droits de l’homme est célébrée le 10 décembre de chaque année partout dans le monde. En Guinée, cette date a été célébrée sous le thème « les jeunes, défendez les Droits de l’Homme ».

Patrice Vahard, représentant du Haut-Commissariat des Droits de l’homme en Guinée

Dans son discours, Patrice Vahard, représentant du Haut Commissariat des Droits de l’Homme en Guinée, a indiqué que cette célébrée cette année au moment où se tient une conférence cruciale des Nations Unies à Madrid en vue de défendre la justice climatique. « Nous avons une dette insolvable à l’endroit de tous ces millions d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes qui se sont mobilisés et qui ont haussé le ton pour que des mesures immédiates soient prises pour lutter contre la crise écologique et environnementale qui frappe aujourd’hui notre planète. A juste titre, les jeunes de ce monde témoignent que leur avenir est en jeu et l’avenir de tous ceux et toutes celles qui ne sont pas encore nés. Car, ce sont eux qui devraient subir toutes les conséquences des actions ou de l’inaction des générations les plus âgées qui dirigent actuellement les gouvernements et les entreprises, des décideurs dont dépend l’avenir des pays, des régions et de la planète dans son ensemble. Il ne faut pas laisser les jeunes seuls faire face à l’urgence climatique et aux nombreuses autres crises des droits de l’homme qui provoquent actuellement les turbulences simultanées tant dans les pays qu’à travers le monde. Nous devons donc tous agir en ensemble et de façon solidaire en concordance avec nos principes et l’urgence du moment. Nous pouvons et devons défendre les principes universels des droits de l’homme, soigneusement élaborés qui vont dans le sens de la paix, dans le sens de la justice et du développement durable », a dit le diplomate Onusien.

Abdoul Ghadiri Diallo, président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen

Au nom des ONG de défense des Droits de l’Homme, Abdoul Ghadiri Diallo, président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) a salué certaines avancées enregistrées dans notre pays sur le plan législatif. « Il s’agit notamment de l’adoption par l’Assemblée nationale des codes civils et de l’enfant révisés, de l’adoption par le gouvernement d’une politique nationale en matière des Droits de l’Homme et d’une stratégie nationale de prévention des conflits, de la nomination des juges d’application des peines pour tenter de mettre fin aux détentions préventives prolongées et de veiller à la libération des condamnés ayant purgé leurs peines dont regorgent les maisons d’arrêt ».

Cependant¸ Abdoul Ghadiri Diallo s’est dit préoccupé par l’actualité sociopolitique nationale. « La cristallisation du débat autour du changement de la Constitution qui a engendré des manifestations ayant entraîné au moins 20 morts, de nombreux blessés, des arrestations et des dégâts matériels ; la publication du décret convoquant les électeurs pour des législatives le 16 février 2020, maintes fois reportées, une date contestée par une partie de l’opposition qui dénonce une fuite en avant au motif que le fichier électoral n’est toujours pas assaini ; le faible engagement des autorités à mener des enquêtes pour faire la lumière sur les violences qui ont caractérisé les dernières manifestations organisées par le Front pour la Défense de la Constitution (FNDC) ; le retard accusé dans l’organisation du procès portant sur le dossier du 28 septembre 2009 alors que l’instruction est close depuis décembre 2017 ; la lenteur dans le processus de réconciliation nationale alors que le rapport sur les consultations de la Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation nationale (CPRN) a été remis au président de la République depuis juin 2016 ; une situation carcérale caractérisée par les mauvaises conditions de détention dans les maisons centrales et d’arrêt dues à la surpopulation carcérale entraînant des décès et des maladies ; l’existence d’un projet de loi sur les associations qui contient des dispositions portant gravement atteinte aux fondements de la liberté d’association et constituant un recul . A cela s’ajoutent la suspension de fait de la délivrance des agréments aux ONG et associations qui en expriment le besoin ; les violations et atteintes à la liberté d’expression et d’opinion se traduisant par des attaques de journalistes, des fermetures de radios, des menaces, harcèlements et intimidations à l’endroit des hommes de médias dans l’exercice de leurs fonctions ; la crise de confiances entre le gouvernement et les partis politiques de l’opposition caractérisée par la rupture du dialogue politique »

Mamadou Taran Diallo, ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale

Pour sa part, Mamadou Taran Diallo, ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale a fait la synthèse des acquis de son ministère en charge des droits de l’homme. « Sur le plan intérieur, l’adoption par le gouvernement de la stratégie nationale de prévention des conflits et de renforcement de la citoyenneté le 25 avril 2019 ; l’adoption par le gouvernement de la lettre de politique nationale de la promotion et de protection des droits de l’homme le 25 aout 2019 ; l’adoption le 03 octobre 2019 et la soumission le 30 octobre 2019 au conseil des droits de l’homme à Genève du troisième rapport 2015-2020 de l’examen périodique universel. Sur le plan international, la participation de la Guinée aux rencontres internationales sur les Droits de l’homme, la mise à jour de la Guinée en matière de dépôt des différents rapports devant les organes de traités des Nations Unies et de la sous-région ; le passage de la Guinée pour les différents examens périodiques universels devant le conseil des droits de l’homme en 2010, 2015 et prochainement en 2020 ; le passage en 2013 et 2018 de la Guinée devant le comité contre la torture des Nations Unies et ce, après 30 ans d’absence ».

Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre

De son côté, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a salué les efforts fourni par les autorités actuelles. « Sur le plan institutionnel, toutes les institutions nécessaires au bon fonctionnement d’un Etat de droit ont été mises en place. La Cour Constitutionnelle, l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains, le Médiateur de la République pour ne citer que ceux-là, ont été redynamisés afin de permettre de jouer pleinement leurs rôles de promotion et de protection des droits de l’homme ».

Enfin, Kassory Fofana a promis que le gouvernement fera la lumière sur les nombreux cas de violations des Droits de l’Homme en Guinée. « Je tiens à cet égard pour donner l’assurance que le gouvernement reste engagé, résolu dans la mise en œuvre des recommandations de l’examen périodique universel, dans le traitement du dossier des évènements du 28 septembre 2009 en vue de la tenue effective du procès dès 2020, dans les enquêtes relatives aux pertes en vies humaines et autres incidents survenus lors des récentes manifestations à Conakry et dans différentes villes de l’intérieur du pays et par ailleurs dans la promotion de l’exercice des libertés publiques, des manifestations d’expression et d’opinion dans les conditions prévues par la loi ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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