Hausse du prix de la viande : ce qu’en disent certains bouchers de Conakry

La décision des autorités guinéennes d’interdire les importations de marchandises par voie terrestre entraîne une hausse des prix de nombreux produits sur le marché. Les bœufs et les moutons, généralement importés du Mali et du Sénégal, se font de plus en plus rares sur les marchés guinéens, surtout en cette période de saison sèche. La crise a provoqué une augmentation du prix du kilogramme de viande, passant de 45 à 50 mille francs guinéens dans certaines parties de Conakry. Tel est le constat fait par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce mardi, 10 mars 2020.

A cette période de saison sèche et d’interdiction des produits importés par voie terrestre, les marchés à bétail et autres abattoirs guinéens connaissent une période de crise. Un tour dans certains marchés de Conakry révèle une augmentation du prix du kilogramme de viande, née de ce manque à gagner.

Pour Hamidou Diallo, boucher au marché de Kaporo, dans la commue de Ratoma, la saison sèche en cours au Mali et au Sénégal explique cette situation. « Aujourd’hui, je suis obligé de vendre à mes clients un kilo de viande sans os de 55 000 à 60 000 GNF, parce que les bœufs et les moutons se font rares dans les abattoirs. Cela est dû à la saison sèche très avancée dans les pays fournisseurs, notamment le Mali et le Sénégal où nos acheteurs vont se procurer des têtes de moutons et de bœufs. Une manière de vous dire que ces acheteurs gagnent difficilement des moutons et des bœufs avec les éleveurs maliens et sénégalais avec des prix exorbitants. C’est ce qui fait que nos fournisseurs en Guinée dans les abattoirs sont obligés d’augmenter le prix du kilo qui est passé de 30 à 40 000 GNF à cette saison de sèche. Donc, une manière de vous dire que cette variation des prix du Kilo dans les marchés de Conakry n’est pas de notre faute », se défend notre interlocuteur.

Pour sa part, Lamarana Diallo, boucher au marché de Lambanyi, dans la commune de Ratoma, accuse la mesure gouvernementale interdisant les importations par voie terrestre d’être la cause de cette hausse sur le marché. Il n’occulte toutefois pas l’impact de la saison sèche sur les prix du bétail. « Cette variation des prix du kilo de la viande dans nos marchés est causée par un manque criard de bœufs et de moutons dans les abattoirs de la capitale. Les motifs sont multiples. D’abord, vous convenez avec moi que le gouvernement du président Alpha Condé a pris un acte pour interdire tout produit importé en Guinée par voie terrestre. Ce qui fait que nos fournisseurs en viande de bœufs et de moutons sont confrontés à des difficultés de pouvoir convoyer leurs marchandises en Guinée pour les besoins du marché.

Donc, à leur tour, ils sont obligés d’augmenter le prix du kilo de viande qui passe de 30 à 40.000 GNF. En conséquence, nous aussi, nous sommes dans l’obligation d’augmenter le prix du kilo de viande à 45 000 GNF avec os ; 50 à 55 000 GNF sans os. Mais, il ne faut pas aussi oublier que pendant la saison sèche, les éleveurs maliens et sénégalais ont des difficultés énormes d’élever les animaux par manque de nourriture. Et, à cette période, les moutons et les bœufs deviennent extrêmement chers. Donc, cela contribue à la cherté du coût de la viande dans nos marchés à Conakry comme à l’intérieur du pays », a fait savoir Lamarana Diallo.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél: 661 74 99 64

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