Gaoual : interpellation d’activistes et dépouillement

Deux jours après le contesté double scrutin (législatif et référendaire) en Guinée, marqué par des scènes de violences, de tueries, d’interpellations et d’importants dégâts matériels, les travaux de dépouillement du vote se poursuivent à Gaoual, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la préfecture.

Dans les 8 collectivités que compte la circonscription de Gaoual, le vote s’est déroulé avec des perturbations dans cinq sous-préfectures et empêché pratiquement dans deux autres, selon le président de la Commission électorale préfectorale indépendante, Moussa Kéïta, joint au téléphone par Guineematin.com dans la journée d’hier, lundi.

Moussa Keita, président de la Commission électorale préfectorale indépendante

Le dépouillement entamé à la clôture du vote du 22 mars 2020, s’est poursuivi toute la journée d’hier. A la tombée de la nuit, aucun des démembrements de la CEPI de Gaoual, n’avait encore fini de totaliser les résultats.

Par exemple à Koumbia, l’une des 8 collectivités de Gaoual, par ailleurs le plus grand réservoir électoral de cette préfecture, la centralisation des votes s’est déroulée sous haute surveillance dans les locaux du commissariat de police.

Et, selon un membre de la CESPI de Koumbia, plusieurs présidents de bureaux de vote ont fait un travail bâclé. « Tu peux voir dans un PV, des suffrages valablement exprimés dépassant le nombre d’inscrit ou encore des voix affectées aux partis de la liste nationale affectée sur le PV de l’uninominal et vice-versa. C’est du n’importe quoi. Ce qui nous a pris assez de temps pour procéder à des vérifications jusque dans les urnes parfois », a confié sous l’anonymat un membre de la Commission administrative de centralisation des votes, CACV.

Aux dernières nouvelles, la CEPI a instruit à toutes les CESPI d’acheminer à Gaoual centre et dans les heures qui suivent tous les procès-verbaux pour la poursuite des travaux.

Pendant ce temps, huit personnes interpellées à Nyalafara dans le district de Himaya, relevant de la commune rurale de Kounsitel, étaient interrogées au commissariat de cette localité. Selon Moussa Kéïta, ces personnes ont été arrêtées dans l’attaque de l’unique bureau de vote qui avait fonctionné dans cette CR. Il affirme que trois bureaux de vote ont été détruits à Kakoni, deux à Wendou M’Bour, un à Gaoual centre, un à Koumbia et sept à Malanta, trois à Touba. Et Foulamory est la seule collectivité qui n’a pas enregistré d’acte de vandalisme lors de cette journée électorale.

Abdallah Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com à Gaoual

Tél. : 628 08 98 45

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