C’est sous haute sécurité que la deuxième audience du procès en appel du militant du RPG Arc-en-ciel, Ousmane Gnelloy Diallo, s’est ouverte cet après-midi à la Cour d’appel de Conakry. Celui qui se faisait appeler « ministre de la défense du président Alpha Condé sur Facebook » est jugé pour injures publiques et menace de mort au préjudice de Kadiatou Biro Diallo, fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Elhadj Boubacar Biro Diallo. A la barre, le prévenu a nié avoir insulté la plaignante, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui est sur place.
A l’ouverture de l’audience, c’est l’avocat de la partie civile qui a pris la parole pour réagir aux motifs exposés par la défense à l’audience du 07 octobre dernier. Me Antoine Pépé Lama a démenti les avocats d’Ousmane Gnelloy, qui ont laissé entendre que leur client n’avait reçu de convocation lors du procès tenu au tribunal de première instance de Dixinn. « La défense a dit que son client n’a jamais été cité et que les faits qu’on lui reproche ne sont pas établis. Qui a empêché Ousmane Gnelloy à comparaître ? Il a délibérément choisi de ne pas comparaître. Il a délibérément choisi de narguer la justice. Il était informé, mais il a refusé de venir.
Je tombe des nus quand on vous dit que ce prévenu n’a jamais reçu d’acte de convocation. Dès qu’il a reçu l’acte de convocation, il a commencé de faire des publications. Il a non seulement récidivé dans ses comportements, mais aussi il s’est moqué de la justice. Lors du procès, le traducteur n’a pas osé traduire le contenu de sa vidéo (dans laquelle Ousmane Gnelloy aurait insulté et menacé Kadiatou Biro Diallo et son père) tellement que c’était virulent. Nous allons projeter cette vidéo ici avec la permission de la Cour, vous verrez que certains ne pourront pas rester dans la salle », a déclaré l’avocat de la plaignante, Kadiatou Biro Diallo.
La défense a aussitôt répliqué, en s’opposant à la projection de la vidéo incriminée. « Nous nous opposons à la projection de cette vidéo ici », a déclaré Me Santiba Kouyaté. Après cette phase, le président de la Cour, Mangadouba Sow, a interrogé Ousmane Gnelloy. « Avez-vous insulté la plaignante ? » lui demande-t-il. Le prévenu répond qu’il a effectivement insulté dans sa vidéo, mais il assure que ses injures ne s’adressaient pas à la plaignante.
« Je reconnais que j’ai insulté, mais ce n’est pas elle (Kadiatou Biro Diallo) que j’ai insulté. C’est sa sœur qui est aux USA que j’ai insultée. C’est sa sœur qui m’a insulté et j’ai répondu. Je n’ai jamais insulté Kadiatou Biro Diallo. C’est sa sœur qui m’a insulté et j’ai payé. Et je n’ai jamais reçu de convocation », a déclaré Ousmane Gnelloy Diallo. L’avocat de la partie civile a repris la parole pour poser des questions au prévenu.
C’est le 20 mai 2021 que le juge Alphonse Charles Wright du tribunal de première instance de Dixinn a rendu sa décision dans le procès intenté par Kadiatou Biro Diallo, alias DK, contre Ousmane Gnelloy Diallo. Il a condamné le prévenu, qui ne s’est jamais présenté au procès, à cinq ans d’emprisonnement. Mais cette décision n’avait pas été exécutée, parce que le condamné était sous la protection des autorités d’alors.
Après la chute du régime Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat militaire le 05 septembre 2021, Ousmane Gnelloy Diallo décidé de sortir du pays pour échapper à la justice. Mais il est interpellé le 28 septembre à l’aéroport de Conakry et conduit le lendemain à la maison centrale de Conakry. Puisque ses avocats avaient interjeté appel contre sa condamnation, son procès en appel s’est ouvert le 07 octobre dernier.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com