Hommage à Alpha Léa Diallo : un an déjà depuis que tu es parti !

Fils de l’instituteur, Elhadj Alimou et de Hadja Halimatou Sow, Alpha Léa Diallo naquit en 1953 à Coyah. Très tôt, il succomba à la beauté du sport, d’abord du foot, ensuite et définitivement du basketball. C’est ainsi qu’au gré des affectations de son père dans plusieurs villes du pays, Léa, couvé par des parents et des frères attentifs et chaleureux, exprimera facilement son talent de génie jusqu’à la consécration nationale et internationale en suivant avec abnégation le tableau de bord d’une formation académique enviable.

N’est-il pas le fils de l’instituteur, Elhadj Alimou Diallo, qui fait partie de la crème des formateurs de notre pays et qui par conséquent s’est imposé la mission première de cultiver l’excellence dans sa propre maison ? Il y parviendra avec aisance. Les brillantes études effectuées par ses enfants ici et à l’étranger l’illustrent parfaitement et attestent éloquemment de leur réussite professionnelle. Docteur Abdoulaye « Paps », Alpha Léa, Boubacar, Alpha Oumar et Thierno, sont chacun dans son domaine de compétence, une référence reconnue même si leur humilité en souffre.

Ce brillant parcours de celui qui nous a quittés il y a juste un an suffit pour s’en convaincre : il est diplômé de l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry et titulaire d’un Doctorat en Sciences Economiques de l’Ecole de Commerce SGPIS de Varsovie, en Pologne ; ancien basketteur de l’équipe nationale de Guinée et de sa sélection universitaire de Pologne.

Sa carrière professionnelle commença véritablement à la banque centrale de la République de Guinée où il fut le premier directeur des études et de la formation, directeur général des affaires économiques et monétaires, directeur des opérations de l’Institut Monétaire de l’Afrique de l’Ouest à Accra, au Ghana, ministre du Travail et de la Fonction Publique, secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances, Ambassadeur de Guinée en Malaisie .

On peut se poser la question de savoir comment Alpha Léa a pu concilier études et basket. La réponse est à trouver dans son goût de pouvoir toujours trouver de la vigueur à ses ambitions et combler ses aspirations sans être envahi d’une quelconque fierté.

Avec une autorité fortifiée au fil des ans et des dures épreuves de la vie, Alpha Léa était débordant d’amitié, reconnaissant aux autres leur mérite avec la déférence de celui qui s’ignore pour porter les autres au firmament, alors qu’il constituait pour eux l’abreuvoir d’une oasis en plein désert.

C’est justement au nom de cette amitié, devenue fraternelle, et de cette reconnaissance du talent fabuleux de son co-équipier Mohamed Kolo Touré dit « Mario », décédé le vendredi 4 juillet 2008, Alpha Léa a mis sa plume dans l’encrier pour lui consacrer un livre sans savoir qu’il ne le dédicacera jamais, parce que rappelé à DIEU le 7 mars 2019 à Paris.

Le manuscrit a été retrouvé par les frères d’Alpha Léa qui viennent de l’éditer à leurs propres frais. La dédicace du livre intitulé « FOWLER, MARIO, LE BASKETBALL ET MOI » aura lieu ce vendredi, 11mars à l’hôtel NOOM à partir de 9H. Ce livre retrace l’histoire vécue par deux princes de la balle au panier Léa et Mario au sein de l’équipe nationale de basketball de Guinée avec la douceur de la canne à sucre des victoires et l’amertume de la gentiane des défaites sous la direction d’un entraineur mythique, docteur Ousmane Aribot.

Mais, au-delà des joies et des peines procurées et partagées abondamment évoquées, le livre d’Alpha Léa Diallo sur Mario Touré est la preuve que tous les guinéens sont des frères au sens propre du terme et doivent le demeurer éternellement en s’enrichissant de leurs diversités.

Pour se convaincre qu’Alpha Léa et Mario Touré étaient des frères d’âmes et d’armes, lisons plutôt ce passage du livre à la page 21. « C’est là enfin, je le souhaite, ma modeste contribution à la politique de réconciliation nationale, qui passe nécessairement par l’amour et l’amitié qui peuvent et doivent exister entre des guinéens, jeunes et moins jeunes, quels que soient leur origine, leur ethnie, leur sexe ou leur religion, mais se réclamant d’une même Guinée, étant entendu que les passes, notamment, dans le jeu d’équipe de basketball, ne peuvent se faire qu’entre guinéens dans leur unité et leur diversité, que les défaites sont subies et les victoires fêtées ensemble face aux mêmes adversaires ».

Comme on le voit, ce livre écrit par Alpha Léa est une véritable pépinière de fermentation des nobles idéaux de notre vivre ensemble et une semence de reconstruction de notre tissu social mis à rude épreuve ces derniers temps par les extrémistes et les pyromanes.

« FOWLER, MARIO, LE BASKETBALL ET MOI », d’après une histoire vécue est à lire absolument.

Amadou Diouldé Diallo, Journaliste-Historien

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