Incendie au marché, attaque de la base des sapeurs-pompiers à N’Zérékoré : Jacques Gbonimy ne croit pas à la coïncidence

Jacques Gbonimy
Jacques Gbonimy, président de l’UPG

Comme annoncé précédemment, un grave incendie s’est déclaré samedi dernier, 23 octobre 2021, au marché central de N’Zérékoré. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais les dégâts matériels ont été considérables. Pour l’heure, on ignore les causes de cet incendie ; mais, à en croire Jacques Gbonimy, le président de l’UPG (Union pour le Progrès de la Guinée), la succession des évènements ouvre grandement la piste à « un incendie volontaire (criminel) ». Cet acteur politique originaire de la région forestière ne cite personne nommément ; mais, il a du mal à croire à une coïncidence entre l’incendie du marché central et l’attaque du quartier général de la protection civile par des militaires.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com dans la soirée d’hier, lundi 25 octobre 2021, le leader de l’UPG a fait savoir qu’un groupe de jeunes auquel faisait partie un militaire avait voulu empêcher les sapeurs-pompiers d’éteindre les flammes qui dévoraient des marchandises dans le marché. Ce qui, à en croire Jacques Gbonimy, laisse croire que certaines personnes avaient tout intérêt à voir ce marché brûler.

« Nous avons été surpris par la mauvaise nouvelle de l’incendie du grand marché de N’Zérékoré. C’est regrettable, parce que c’est un fait à répétition qui arrive à N’Zérékoré et dans d’autres marchés de notre pays. La particularité du cas de N’Zérékoré, c’est que ça a suscité beaucoup d’interrogations sur la cause même de l’incendie. C’est vrai que c’est arrivé à 19 heures et que le courant arrive à cette heure. Mais, il se trouve que pendant l’incendie, quand les sapeurs-pompiers sont venus, ils ont été empêchés par moment par un groupe de jeunes. Selon nos informations, il y avait parmi ce groupe un corps habillé. Malheureusement, tous ceux qui sont venus n’étaient pas venus pour éteindre l’incendie. Mais, chacun dans sa mission : les uns pour aider à protéger leurs magasins, les autres pour voler (c’était d’ailleurs le grand groupe) et certains encore pour empêcher les sapeurs-pompiers de faire leur travail. Ce qui fait que l’ampleur des dégâts a été énorme, parce que ce n’était pas facile de maîtriser à cause des gens qui avaient d’autres objectifs que de secourir les victimes. Ces faits peuvent nous dire que les causes peuvent être un incendie volontaire, c’est-à-dire que le feu a été mis par une personne ou un groupe pour en profiter. Sur le coût, des commerçants ont perdu des milliards ; et, à ce stade, il n’y a pas d’enquête qui puisse déterminer la cause de l’incendie », a déploré Jacques Gbonimy.

L’autre fait qui alimente la suspicion du président de l’UPG, c’est l’attaque de la base des sapeurs-pompiers, quelques heures après l’incendie du marché, par des militaires. Jacques Gbonimy se demande si cette attaque contre les soldats du feu n’est pas une représailles pour leur intervention pour éteindre l’incendie du marché.

« Comme je vous ai dit, il y avait un corps habillé dans le groupe qui a voulu empêcher les sapeurs-pompiers d’intervenir au marché. Et, aujourd’hui (lundi), nous avons appris que des soldats de 2ème classe sont allés dans le camp des sapeurs-pompiers, ils les ont agressés et ils en ont blessé certains. Au-delà de ça, ils ont descendu le drapeau qui est le symbole de notre pays. Est-ce que ce fait est lié au fait qu’ils (les sapeurs-pompiers : ndlr) sont allés éteindre le feu ? Est-ce que ces gens ont d’autres intentions ? On ne le sait pas. Mais, le fait d’agresser, c’est un fait. Et, descendre le drapeau et le piétiner, est un autre fait. Je pense que des mesures urgentes doivent être prises par les autorités locales, appuyées par le CNRD, pour que ceux qui ont provoqué l’incendie soient arrêtés avec les hommes en tenue qui étaient parmi eux. La même chose pour ceux qui sont allés agresser les sapeurs-pompiers. Ils doivent être corrigés à la hauteur de leur forfaiture, parce que le fait de piétiner le drapeau national montre qu’ils ont d’autres intentions. Si c’est des intentions malveillantes qu’ils sont en train de mettre à N’Zérékoré, que cela soit éradiqué pour toujours », a indiqué Jacques Gbonimy.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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