Pandora Papers : Tony Blair, Strauss-Kahn, Shakira et de nombreuses personnalités épinglés

Dominique Strauss-Kahn

L’enquête « Pandora Papers » publiée ce dimanche soir et qui épingle les personnalités fortunées ayant recours aux paradis fiscaux, cible plusieurs actuels ou anciens chefs d’État et personnalités à travers le monde.

L’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) a publié ce dimanche soir sa nouvelle enquête sur les paradis fiscaux, intitulée « Pandora Papers ». 150 médias internationaux ont ainsi épluché pendant un an 12 millions de documents confidentiels sur les paradis fiscaux.

Résultat : on y apprend que de nombreux chefs d’État ou de gouvernement, ainsi que des célébrités, ont dissimulé des avoirs dans dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale.

Des politiques comme Tony Blair et Dominique Strauss-Kahn

Le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, 67 ans, connu pour sa bataille contre la corruption, possède ainsi le château Bigaud, dans les Alpes-Maritimes, acquis par le biais d’une cascade de sociétés offshore, ainsi que d’autres propriétés aux environs. Il a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écran.

L’ancien ministre français Dominique Strauss-Kahn, ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a fait transiter plusieurs millions de dollars d’honoraires de conseil à des entreprises par une société marocaine exempte d’impôts, selon les documents examinés par l’ICIJ.

L’ancien Premier ministre Tony Blair, 68 ans, a lui, avec son épouse « recouru à un montage offshore qui leur a permis d’économiser 340 000 livres sterling (380 000 euros) de taxes sur l’achat d’une belle propriété victorienne dans un quartier huppé de Londres, pour la coquette somme de 7,3 millions d’euros ».

Le roi de Jordanie, Abdallah II, 59 ans, est aussi épinglé pour avoir acquis de très nombreuses propriétés via la constitution sociétés-écrans aux Îles Vierges britanniques et au Panama. Par le biais de ces entités, il a acheté 14 propriétés de luxe aux États-Unis et au Royaume-Uni, pour plus de 106 millions de dollars.

Le président chypriote Nicos Anastasiades, 75 ans, est toujours impliqué dans son ex-cabinet d’avocats étroitement lié au monde de l’offshore, et qui entretient des liens avec les oligarques russes, affirme encore l’enquête.

Le président équatorien, Guillermo Lasso, a lui logé des fonds dans deux trusts dont le siège se trouve aux États-Unis, dans le Dakota du Sud.

Le président kényan Uhuru Kenyatta, qui a maintes fois affirmé sa détermination à lutter contre la corruption dans son pays, possède une fondation au Panama, et plusieurs membres de sa famille directe possèdent plus de 30 millions de dollars logés dans des comptes offshore.

Au total, des liens ont été établis par l’ICIJ entre des actifs offshore et 336 dirigeants et responsables politiques de premier plan, qui ont créé près de 1 000 sociétés, dont plus des deux tiers aux Îles Vierges britanniques.

Des stars comme Shakira ou Claudia Schiffer

Parmi les personnalités exposées se trouvent également la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.

Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l’ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d’entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux.

Bienpublic.com

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