Ces banques qui volent leurs clients ! Pratiques amorales à la banque islamique de Guinée (Cimenterie)

Banque de valeur ou bande de voleurs ? Le moins que l’on puisse constater est qu’il y a des apparences réellement trompeuses. Au nombre desquelles, certaines dénominations. C’est le cas de la Banque islamique. Pour nombre de musulmans, le seul mot islamique fait de la banque dudit nom une « institution sainte et sacrée ». 

Malheureusement, la réalité peut être aux antipodes de notre crédulité. L’auteur de ce texte a fait l’amère expérience le weekend dernier à l’agence de la Cimenterie de la BIG, filiale du Groupe Tamweel Africa Holding. Pour payer une prestation à un membre de ma famille, le partenaire ce dernier devait lui émettre un chèque. Le mien, ne pouvant faire le déplacement ; et, après avoir obtenu mon accord, demande que le chèque soit émis à mon nom.

Je me présente à la banque le samedi dernier, 09 octobre 2021. Le personnel trouvé sur place est plutôt bien accueillant. Mon interlocutrice est très occupée avec un client qui demande une chose et son contraire à la fois. Tantôt, il voulait annuler une opération bancaire, tantôt il voulait la valider. La dame me prie de patienter en attendant qu’elle gère ce client qui lui donne des grains à moudre.

Arrive mon tour. Quand j’exhibe mon chèque, la dame m’explique que, devant le grand nombre de billets en 2 000 francs que la banque possède, il fallait que je prenne 20 millions de cette coupure. Je lui explique que non seulement je n’avais qu’un petit sac mais aussi j’étais ce jour-là à pied. Avant de la supplier de me donner d’autres coupures. Elle coupe court à ma doléance en disant que c’était à prendre ou à laisser. N’ayant plus le choix, je prends le montant. Mais, il est impossible de le compter sur place. Surtout que la banque ferme samedi plus tôt que d’habitude. J’appelle donc un ami pour le prier de me prêter sa voiture afin de transporter les fonds.

Cet ami ne tarde pas à venir. Je remplis mon sac et mets le reste dans un sachet plastique. Je file dans une autre banque où je devais diminuer mon fardeau en versant une partie de mon encombrant bagage. Sur 16 millions à verser, cette autre banque ne veut prendre que 6 millions en billet de 2 000. J’encaisse à nouveau. Je prends donc ces 6 millions pour les verser.

Telle ne fut ma surprise de trouver que dans certaines liasses il manquait systématiquement un billet. De 20 000, je me retrouve avec 18 000 de francs. Les dix liasses censées contenir 200 000 ne contiennent que 180 000. Au bout du compte, sur 6 millions, il manquait 400 000 à compléter.

Devant l’ampleur des dégâts, je décide de garder le reste jusqu’à lundi matin pour aller saisir l’agence d’où provient les fameux billets de 2 000 francs. Comme prévu, lundi matin (11 octobre 2021), je me présente à la banque. On m’explique que mon interlocutrice de l’avant-veille a pris un congé. Je me dirige vers le chef d’agence à qui j’explique mes déboires. Je le prie d’accepter que le reste de l’argent soit compté devant ses agents. Il répond qu’une fois les fonds sortis de la banque, les règlements de celle-ci sont catégoriques : ce n’est plus possible de compter l’argent, même si les briques restent intactes.

Tout en exprimant sa désolation, monsieur Diané demande toutefois d’aller compter le reste des 14 millions à la maison. Mais, il ajoutera que « s’il y a encore des manquants, il faudrait ramener les étiquettes afin de permettre à la banque d’identifier l’agent ou les agents indélicats ». Nous procédons au comptage du reste. Comme l’avant-veille, la plupart des liasses de 2 000 francs ne contiennent que 9 billets. Du moins sur les briques qui portent le nom de Daouda Konaté. Celles qui portent les noms de Nené Isssa et d’Yves Bello ne manquant que d’un billet. Comme cela est courant dans les banques.

A la fin de l’opération de comptage, sur un montant de 14 millions, il manquait à nouveau 456 000 francs guinéens. Plus les 400 000 de l’avant-veille, ce qui totalisait une somme de 856 000 soustraite sur un montant de 20 millions. Comme convenu, le mardi, 12 octobre, j’ai ramené les tickets incriminés au chef d’agence. Ce dernier a exprimé une nouvelle fois toute son indignation, tout en se félicitant sur le fait que l’agent Daouda Konaté, dont les tickets des manquants portent le nom, ne relève pas de son agence. Mais, tous mes va-et-vient- n’ont finalement été qu’une inutile perte de temps, d’énergie, de carburant et crédit téléphonique puisque la bande (ou banque, c’est selon) a refusé de me rendre la somme frauduleusement soustraite et que la confiscation garantie par un principe amoral et sans pitié…

Voilà les pratiques peu islamiques de cette structure qui se fait appeler « banque islamique de Guinée », qui n’hésite pas à vous faire avaler des couleuvres. Ceci nous rappelle tous, s’il en était besoin, que certaines dénominations ou apparences n’ont d’autres objectifs que nous emballer… Aujourd’hui, les autorités guinéennes devraient vérifier à la loupe si des banques qui revendiquent certaines valeurs ne sont pas constituées plutôt d’une bande de voleurs !

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

Téléphone : 664 27 27 47

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