Déguerpissement à Kaporo rail : désemparées, les victimes disent leur déception

Le gouvernement guinéen, à travers le Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, vient de mettre sa menace de déguerpissement des habitants de Kaporo rail à exécution. Dans la journée de ce mercredi, 20 février 2019, cette opération de déguerpissement a concerné les propriétaires des kiosques et des baraques, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est une vaste campagne de déguerpissement qui vient de débuter ce mercredi, 20 février 2019 dans le quartier Kaporo rail, commune de Ratoma. Toutes les habitations et autres édifices privés se trouvant sur le site du centre directionnel de Koloma seront démolis.

Cette opération de déguerpissement, lancée par l’État, constitue une surprise aux dires de certaines victimes qui ont été interrogées par nos reporters.

Moundjour Diallo

Trouvé en train de rassembler des planches en bois, Mamadou Moundjour Diallo, maitre menuisier a dit avoir été pris au dépourvu. « On n’a pas où aller déposer nos objets qui sont là, car on habite loin. Pour avoir des places, c’est difficile, nous sommes là en train de penser où aller, mais on ne sait pas. C’est hier qu’ils sont passés dire qu’on allait démolir les kiosques et autres ateliers. Mais, je n’étais pas là. J’ai trouvé qu’ils ont marqué tout. J’ai appris qu’ils ont donné un délai de quatre jours aux propriétaires de maison. Mais, nous qui détenons les ateliers et autres là, ils nous ont dit de les enlever. Donc, la machine est venue pour démolir ».

Abraham Bauret

Abondant dans le même sens, Abraham Bauret, une autre victime soutient que cette opération de déguerpissement a été une surprise. « Ça a été une surprise, parce que c’est hier qu’on a vu au moins 17 pickups de gendarmes pour nous dire de quitter les lieux. Ils n’ont pas donné un préavis aux occupants. On ne sait plus où il faut partir. C’est ici qu’on trouve le manger de la famille », s’est-il plaint.

Mamadou Billo Bah

Pour sa part, Mamadou Billo Bah, qui gérait un garage sur les lieux, a déploré la façon dont l’opération se passe. « Ils ont dit qu’ils allaient nous déguerpir, mais aucune n’était fixée pour ça. Nous connaissons tous que ce domaine est pour l’État, c’est pourquoi nous ne sommes pas contre. On est un peu fâché parce qu’on n’a pas où aller. Si l’État trouvait un lieu pour nous, ça allait être mieux. Quand-même, ils n’ont pas donné un préavis, mais j’ai vu les croix sur les kiosques et les bâtiments ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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