Insalubrité : le dur quotidien des riverains du pont de Dabompa

Appelée autrefois « la perle de l’Afrique de l’ouest », la capitale guinéenne a actuellement tout perdu de sa beauté attrayante. Au fil des ans et par la force des hommes, Conakry est devenue une ville tristement célèbre à cause de son insalubrité. Des montagnes d’ordures se forment un peu partout dans les quartiers et sur les axes routiers de cette ville côtière. Des odeurs nauséabondes, des fumées asphyxiantes vous accueillent à chaque coin de rue.

C’est le cas notamment au pont de Dapompa (dans la commune de Matoto), où une gigantesque montagne d’ordures rend la vie difficile aux riverains de cet ouvrage de franchissement. Ces citoyens suffoquent de fumée à cause de l’incinération quotidienne et à ciel ouvert des ordures qui s’y trouvent, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour les habitués du tronçon Sanoyah-Km36 (sur l’autoroute Fidel Castro), l’atmosphère qui règne au pont de Dapompa fait partie du quotidien. Avec la durée, la fumée qui submerge cet ouvrage de franchissement et qui brouille parfois la vision des conducteurs d’engins apparaît comme l’ordre naturel des choses. Mais, pour un étranger, cette fumée qui le salut de loin inflige la peur. Elle peut facilement renvoyer à une manifestation qui a dégénéré, surtout en cette période de crise politique où des pneus sont souvent brûlés sur la chaussée.

Seulement, pour les riverains de ce lieu qui est devenu un véritable dépotoir d’ordures, la vie se complique chaque jour. Ils respirent au quotidien et en plein poumons les odeurs nauséabondes et la fumée qui se dégagent de ces ordures. Ce qui, naturellement, les expose à des maladies.

« Nous souffrons avec cette fumée et nous n’avons pas de moyens pour faire disparaître cette montagne d’ordures. Si le président de la République pouvait nous aider à mettre fin à cette fumée qui nous fatigue ici, ça serait vraiment bien. Nous ne vivons pas bien ici », se lamente Aboubacar Youla, vendeur de bois auprès de ce dépotoir.

A quelques mètres de ce pont (dépotoir), se trouve une société de transport de carburant. Et, pour les employés de cette société, en plus des difficultés respiratoires qui les agacent, ils sont exposés aux risques d’incendie. Comme on le dit souvent : « le feu et le matériel inflammable ne font pas bon ménage », surtout en cette période de saison sèche. Et, Fernand Léno, agent de sécurité de ladite société de transport de carburant est conscient du « danger » qui les guettent en permanence.

« Ce n’est pas du tout facile parce que cette fumée pollue l’air ; et, la respiration est difficile. Comme vous le constatez, nous avons des citernes ici et autres choses. Ce n’est pas bon que cette fumée reste longtemps. C’est très dangereux parce que nous avons des citernes inflammables, c’est de l’insécurité pour nous », a indiqué monsieur Léno.

Pour les riverains de cette montagne d’ordures qui fume, les jours se succèdent et se ressemblent. Et, aucune action n’est engagée pour mettre fin à cette pollution qui met à rude épreuve leur santé. Ils semblent impuissants et résignés ; mais, ils demandent au gouvernement de jouer son rôle qui consiste à assurer un environnement sain et vivable à sa population.

« Nous demandons au gouvernement de nous aider pour finir totalement avec ça. Ils peuvent déplacer ce dépotoir ou éteindre complètement le feu. Mais, aussi, ils doivent empêcher les gens de mettre les ordures ici, parce que ce n’est pas bon », a dit Fernand Léno.

Il faut rappeler que le gouvernement du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana avait injecté d’énormes fonds dans une pompeuse campagne d’assainissement dénommée « Conakry ville propre ». Mais, sur le terrain, aucun résultat n’est visible ; et, les ordures continuent de se tailler des places de choix sur les artères, dans les marchés et autres lieux publics de la capitale guinéenne.

Siba Guilavogui pour Guineematin. com
Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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