Conakry : SOS pour Alpha Oumar Diallo, blessé par balle, les membres inférieurs paralysés

Alpha Oumar Diallo, victime

La première manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution du 14 octobre 2019 a été violemment réprimée par les forces de l’ordre en Guinée. Des morts, des blessés et des dégâts matériels importants ont été enregistrés à travers le pays. Parmi les nombreux blessés de cette date, il y a le cas du jeune Alpha Oumar Diallo, âgé de 29 ans, atteint d’une balle au cou, alité à son domicile de Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Interrogé par un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, vendredi 13 mars 2020, le jeune homme est revenu sur sa mésaventure.

A l’occasion des premières manifestations du FNDC, lancées le 14 octobre 2019, Alpha Oumar Diallo, maçon de profession, a reçu une balle au niveau du cou. Après quelques semaines de soins intensifs dans certains centres hospitaliers de la place, la victime est aujourd’hui alitée à son domicile, avec une paralysie des membres inférieurs.

Selon lui, c’est des gendarmes qui lui ont tiré dessus. « Le 14 octobre 2019, lors des manifestations du FNDC, alors que nous manifestions dans la rue en scandant le slogan Amoulanfé, des gendarmes ont tiré sur moi. La balle est entrée dans mon cou pour ressortir par mon épaule gauche. Les gendarmes ont pris leur pick-up et ont voulu marcher sur moi pour me briser. Heureusement, le monde qui était autour de moi a crié. C’est ces cris-là qui les ont dissuadés, sinon ils allaient me marcher dessus. Suite à ça, les gens ont fait appel à une ambulance pour m’envoyer à Donka pour des soins intensifs. »

Parlant de son état de santé actuel, Alpha Oumar Diallo dit souffrir énormément de sa blessure avec une paralysie de ses membres inférieurs. « Aujourd’hui, mon état de santé s’est un peu amélioré. Mais, il faut dire que je souffre énormément parce que tous mes membres inférieurs sont paralysés. Tout ce que j’ai à faire, c’est ici, dans mon lit. Depuis qu’on m’a tiré dessus, je n’ai plus pu m’arrêter sur mes deux jambes. Même m’asseoir, ce n’est que pour quelques minutes et non pour longtemps. C’est mon grand frère qui est à mon chevet ici qui m’aide pour tout. »

Face à cette situation difficile, Alpha Oumar Diallo sollicite l’aide de la part des bonnes volontés et encourage le FNDC à continuer le combat contre le 3ème mandat. « Là où je suis couché, on fait tout pour moi. Je demande à toutes les bonnes volontés de m’aider à recouvrer ma santé. Je dirai également au FNDC de poursuivre le combat pour le respect de nos lois dans notre pays. Je suis couché ici, mais je suis avec le FNDC, je le soutiens. Je prie Dieu de l’aider dans son combat contre le changement de la constitution et le 3ème mandat ».

Amadou Diallo, menuisier de profession et grand frère de la victime

Pour sa part, Amadou Diallo, menuisier de profession, a remercié le FNDC pour son appui avant de dénoncer l’attitude du gouvernement par rapport à la prise en charge de son petit frère. « Les membres du FNDC, le parti de l’UFDG, et d’autres bonnes volontés sont passés ici et à l’hôpital pour partager notre douleur et nous aider financièrement. Beaucoup de personnes sont venues le voir : le responsable des affaires sociales de l’UFDG et Hadja Halimatou Dalein nous ont beaucoup assistés. Mais, du côté du gouvernement, on n’a vu personne ; que ce soit à l’hôpital ou ici, à la maison. Quand on est allé à l’hôpital Donka, il nous a été dit que c’est le gouvernement qui allait le prendre en charge. Et cela, nous n’avons bénéficié que des frais d’une ordonnance de sa part et ça, c’était le 15 octobre 2019. Depuis lors, c’est nous qui payons tous les frais médicaux. Alpha Oumar devait normalement être évacué, mais puisque nous n’avons pas les moyens pour ça, nous n’avons pas pu le faire. C’est les gens de l’hôpital qui nous ont vidés de là-bas, alors qu’il devait rester. C’est avec le brancard qu’on l’a sorti de l’hôpital. Il ne pouvait rien. Actuellement, il ne peut pas se tenir sur ses jambes. Nous demandons l’aide des bonnes volontés pour qu’on puisse l’évacuer », a dit Amadou Diallo.

En outre, Amadou Diallo demande au FNDC de continuer le combat et au gouvernement de respecter les lois de notre pays. « Le FNDC est un ensemble de plusieurs organisations qui s’est constitué pour empêcher que la Constitution soit violée. Ce que je vais dire aux membres du FNDC, c’est de continuer le combat pour qu’il y ait une alternance en Guinée et qu’un autre aussi prenne le pouvoir pour nous sortir de cette situation difficile. Je dirai au gouvernement de respecter les lois de la République, parce que c’est lui qui viole la loi. Celui qui viole la loi ne veut pas qu’il y ait la paix. Il n’a qu’à respecter les lois du pays. C’est ce qui nous aidera à avoir la paix et le développement », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622 91 92 25

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