Guinée : les mesures prises pour freiner la propagation du Coronavirus

La confirmation d’un premier cas de coronavirus en Guinée a suscité une levée de boucliers des autorités sanitaires pour faire face à la pandémie qui ne cesse de prendre de l’ampleur à travers le pays. C’est dans cette dynamique que l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) a levé un coin de voile sur le nombre de contacts identifiés et sur les mesures prises pour freiner la propagation du virus COVID-19. L’annonce a été faite à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce samedi, 14 mars 2020, à Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette conférence a regroupé les cadres du ministère de la santé et les partenaires techniques et financiers. Dans son allocution, Dr Sakoba Kéita, le directeur général de l’ANSS, a livré les statistiques du coronavirus dans notre pays. « A date, nous avons un cas confirmé. Il y a eu déjà, depuis l’annonce, quatre cas douteux qui ont été traités et qui ont été testés négatifs. Nous avons autour de 295 contacts qui ont été identifiés avant l’annonce même de l’épidémie de Coronavirus. Par rapport au cas présent, les investigations sont en cours pour identifier des nouveaux contacts. »

Parlant des dispositifs mis en place par le gouvernement, Dr Sakoba Kéita a fait part de la mise en place du comité interministériel de lutte contre le coronavirus et du renforcement des points d’entrée en Guinée. « Nous avons renforcé les points d’entrées. Pour le moment, on a commencé par 5 points d’entrées, dont 2 à Conakry, 2 à Boké et un à Boffa. Et dans les prochains jours, le point d’entrée de Sambailo sera renforcé. Nous avons l’organisation des investigations et l’identification des contacts qui sont en cours présentement avec le cas confirmé.

Il y a la diffusion des mesures de prévention individuelle et collective soit à travers des spots ou par voix de presse. Il y a l’aménagement de 3 centres de prise en charge, notamment un à Conakry, un à Kindia, et un à Boké. Ces centres peuvent être progressivement augmentés en fonction de l’allure des cas. Actuellement, je vous informe que notre disponibilité en matière de lits est de 73. Et il est prévu d’augmenter jusqu’à 400. Un mécanisme est mis en place pour le transfert rapide des cas douteux. On a mis aussi en place un centre d’opérations d’urgence avec des numéros d’alerte : 629 99 56 56. »

Par ailleurs, le directeur général de l’ANSS a fait savoir qu’il y a un plan de riposte contre le coronavirus et la logistique a connu des avancées. « Depuis le 15 février on a élaboré un plan de riposte qui a été amendé ces derniers temps et nous sommes en train de faire le plaidoyer pour son financement. Il y a eu le renforcement de notre logistique qu’on a obtenu au temps d’Ebola. La Guinée a bénéficié de 4 laboratoires diagnostics. Contrairement à Ebola, où on était obligé d’expédier nos échantillons vers les pays Européens, cette fois-ci, on a déjà réactivé et on a cette disponibilité que 4 laboratoires peuvent confirmer le coronavirus en Guinée, dont 3 à Conakry et un à Kindia », a précisé Dr Sakoba Keita.

Pour ce qui est de la couverture nationale en termes de laboratoire, Dr Sakoba Keita a expliqué les perspectives dans ce sens. « Dans notre plan, nous avons prévu, pour éviter des longs trajets pour le prélèvement, 4 autres laboratoires, notamment dans les préfectures de N’zérékoré, Kankan, Labé et Boké pour renforcer notre dispositif de confirmation. Mais, cela n’a pas été encore mis en place. »

Pour ce qui est de l’interdiction ou pas des regroupements de plus de 100 personnes, Docteur Sakoba Keita a laissé entendre que ce sont les responsables locaux qui doivent décider du caractère essentiel du regroupement. « On n’a pas interdit les mariages. Mais, les mariages pompeux qui regroupent trop de monde, si vous ne pouvez pas appliquer les mesures, c’est bon de les faire dans l’intimité. Cela a été fait au temps d’Ebola. C’est valable pour les cérémonies de décès. Nous invitons les uns et les autres pour que les cérémonies de décès soient bien encadrées pour appliquer les barrières sanitaires…

Pour les mosquées, nous voulons que les 12 500 mosquées du pays puissent mettre des dispositifs de lavage des mains aux abords des mosquées. Nous pensons que si on s’entraîne par rapport à ça, même si le coronavirus vient, on pourra l’imiter sa propagation. Les imams doivent faire attention. Tout fidèle qui est enrhumé doit se retenir de venir à la prière collective. Donc, il faut respecter les mesures édictées, c’est-à -dire le lavage des mains. Et quand on est enrhumé, on doit faire sa prière à la maison, et même s’isoler des autres membres de la famille pour éviter une contamination des proches. »

Saïdou Hady Diallo et Mohamed Doré pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

Facebook Comments Box