Boké : le torchon brûle entre les autorités communales et les vendeurs du marché central

madame Marie Nicky, conseillère communale

Les autorités communales de Boké et les vendeurs du marché central de Gorèye sont à couteaux tirés depuis quelques jours. Le recasement des occupants du marché, qui doit être rénové, est la pomme de discorde entre les deux camps. L’opération de recensement des marchands, entreprise par la mairie pour leur relocalisation, passe mal, au point que la rentrée principale des lieux a été brièvement fermée ce mercredi, 18 mars 2020, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

La tension était vive dans la matinée de ce mercredi au marché de Gorèye, dans la commune urbaine de Boké. Les autorités ont envisagé de transférer les vendeurs dans d’autres marchés de la commune urbaine pour la rénovation des lieux.

Mais, les vendeurs ne sont pas d’accord avec la procédure, craignant de se faire avoir. C’est pour s’opposer au recensement en cours qu’ils ont fermé l’accès du marché central ce mercredi matin. Cette mesure fait suite à une réunion que les marchands ont tenue hier soir pour se pencher sur la question. A la fin de la rencontre, ils ont décidé de fermer le commerce pendant deux jours à compter de ce mercredi.

Sur le terrain, les boutiques et magasins sont restés fermés. Les conteneurs, les tables n’ont également pas fonctionné. Même du côté des vendeuses de condiments, plusieurs tables étaient vides.

Abdoul Mazid Diallo, vendeur au marché central

Abdoul Mazid Diallo, vendeur au marché central, dit ne pas être d’accord avec le déménagement. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision de l’autorité. Parce que nous avons vu d’autres endroits qui ont été démolis, et actuellement, il n’y a rien là-bas. Vous ne pouvez même pas rencontrer des oiseaux. Ils nous ont appelés en réunion, ils nous ont demandé notre avis. Nous leur avons dit que nous ne sommes pas d’accord. Mais, ils veulent forcer la situation. Nous sommes plus de 6 000 boutiquiers ici, sans compter les tabliers et les étalagistes. Au marché de 400 Bâtiments, ils ont dit qu’il y a 120 boutiques. Donc, ce n’est pas comparable. Ensuite, il n’y a rien là-bas sauf le soleil. Nous ne sommes pas d’accord et on n’ira pas », a-t-il lancé.

Souleymane Diallo, vendeur au marché central

Souleymane Diallo, un autre commerçant, accuse la mairie d’avoir changé d’avis. « Au début, la mairie avait dit qu’elle allait travailler le marché, mais partiellement. Si c’est ça, nous sommes d’accord. Ils peuvent détruire une partie, la reconstruire, et détruire une autre partie. Avec cette méthode, nous allons accepter, sinon, on ne peut pas. S’ils veulent aussi, ils n’ont qu’à nous montrer là ou nous allons partir avant de démolir ce qui est là. Au marché de 400 Bâtiments où ils disent de partir, ils ont déjà fini de revendre là-bas. Ils veulent nous créer des problèmes. C’est ici que nous gagnons notre vie, nous avons des familles. On ne peut pas quitter ici si nous n’avons pas un autre lieu. S’ils veulent travailler le marché, on n’est pas contre, mais qu’ils le fassent partiellement ».

madame Marie Nicky, conseillère communale

Il a fallu l’arrivée du maire de la commune urbaine, Mamadouba Tawel Camara, pour ouvrir les portails du marché. C’est ce qu’a laissé entendre, madame Marie Nicky, conseillère communale, qui met en garde ceux qui ne se feront pas recenser. « Le matin, nous sommes venus pour faire le recensement. Mais, nous avons trouvé que le portail est fermé. Nous avons appelé le maire. Il est venu avec des agents de sécurité pour ouvrir les portes. Nous nous allons continuer le recensement jusqu’au dimanche. Celui qui ne se recensera pas ne sera pas recasé », a martelé la dame.

Depuis Boké, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628-98-49-38

Facebook Comments Box