Alpha Oumar Diallo, tué par balle à Conakry : ses proches accusent la gendarmerie

Me Amadou Diallo, président des ressortissants de la sous-préfecture de Maci (d’où est originaire feu Alpha Oumar Diallo) à Dar-Es-Salam

Comme annoncé dans nos précédents articles, le contesté double scrutin législatif et référendaire du dimanche dernier, 22 mars 2020, s’est soldé par plusieurs morts en Guinée. Alpha Oumar Diallo, 18 ans, menuisier de profession, est l’une des victimes de cette chaude journée électorale. Il a été tué par balle à Dar-Es-Salam 1, un quartier de la commune de Ratoma, en banlieue de Conakry. Interrogé par Guineematin.com, Ibrahima Barry, frère de la victime, accuse un gendarme d’avoir délibérément tiré sur lui.

Ibrahima Barry, grand frère de feu Alpha Oumar Diallo tué à Dar-Es-Salam

« Le dimanche matin, les démembrements de la CENI étaient venus pour installer les bureaux de vote dans le quartier, mais les jeunes se sont opposés à cette opération. Et, c’est en ce moment que les forces de l’ordre sont venues tirer sur un des manifestants. Mon jeune frère est venu le secourir en le portant au dos, c’est là qu’il a reçu aussi une balle et les gens ont fui. Cela a coïncidé à l’arrivée de contre-manifestants. Ceux-ci sont venus frapper mon jeune frère qui avait reçu la balle jusqu’à ce qu’il trouve la mort », a expliqué le frère du défunt.

Ibrahima Barry se dit triste et choqué suite au meurtre de son frère et annonce qu’il va saisir la justice. « Nous ne pardonnons pas à ceux qui ont tué mon frère. Nous allons porter plainte contre les gendarmes qui sont venus intervenir », a-t-il dit.

Maître Amadou Diallo, président des ressortissants de Maci, une sous-préfecture de Pita d’où est originaire la victime, à Dar-Es-Salam, a exprimé aussi sa tristesse et sa consternation face à cette situation. Il fustige par ailleurs, le comportement des agents de la morgue de l’hôpital Ignace Deen de Conakry, qui ont refusé de garder le corps de feu Alpha Oumar Diallo.

Me Amadou Diallo, président des ressortissants de Maci (d’où est originaire feu Alpha Oumar Diallo) à Dar-Es-Salam

« Lorsque nous l’avons envoyé à la morgue d’Ignace Deen, avec toutes les informations le concernant, le chef de poste de la morgue nous a dit qu’il n’avait plus de place là-bas. Quand nous avons insisté, il a avoué qu’on leur a interdit de recevoir les corps des personnes tuées par balles. Pire, lorsque nous avons cherché à négocier, il nous a chassés des lieux. Finalement, nous sommes revenus avec le corps à la maison. Nous déplorons la mort par balle de notre garçon, mais nous dénonçons encore plus le comportement des agents de la morgue », a-t-il fait remarquer.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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