Journée sans taxi à Conakry : de nombreux citoyens pris au dépourvu !

Le président Alpha Condé a décrété l’état d’urgence sanitaire pour freiner la propagation du coronavirus en Guinée avec 22 cas confirmés et plus de mille contacts décelés. En plus de la fermeture de l’aéroport, des écoles et des lieux de culte, les transporteurs subissent de plein fouet la mesure qui diminue le nombre de passagers dans leurs véhicules. Dans la journée de ce lundi, 30 mars 2020, les conducteurs de taxis urbains ont paralysé la ville de Conakry, en refusant de circuler, au grand dam des citoyens pris au dépourvu, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La limitation du nombre de passagers dans les taxis de Conakry a mis en colère les chauffeurs ce lundi. Ils ont tout simplement décidé d’une journée sans taxis, empêchant de nombreux citoyens de se rendre à leurs lieux de travail.

Ce débrayage a affecté les citoyens, même s’ils disent comprendre ce mouvement de colère des taximen. C’est le cas de Mamadou Alpha Diallo, rencontré au carrefour de Bambéto, dans la commune de Ratoma, qui pense que le gouvernement devrait diminuer le prix du carburant.

Mamadou Alpha Diallo

« Je dirai que les chauffeurs ont raison. Si le gouvernement a limité le nombre de passagers à bord des véhicules pour éviter la propagation du coronavirus, il devrait diminuer le prix du carburant. Sinon, ils ne pourront rien gagner, ils seront obligés de garer leur voiture. Et là, c’est les pauvres citoyens qui vont en souffrir et mettre le pays en retard, parce que si les activités ne marchent pas, les marchés ne fonctionnent pas et les administrations ne fonctionnent pas aussi, c’est le pays qui sera en retard », explique-t-il.

Thierno Mamadou Diallo

Pour sa part, Thierno Mamadou Diallo, diplômé de l’université de Labé, a dit son découragement devant cette situation. « Vraiment, cette situation est inquiétante et décourageante. Parce que, je n’arrive pas à faire ce que je veux faire. Ce matin, je pars pour une formation à l’université de Sonfonia. Depuis le matin, à 8 heures, je suis là ; mais jusqu’à présent, même un taxi je n’ai pas vu pour le moment. Vous voyez les gens sont arrêtés et il n’y a pas de voiture. Donc, la situation est très inquiétante avec la maladie là. Je demande à l’Etat de faire quelque chose, soit de diminuer le carburant ou en tout cas trouver une solution nous permettant de vaquer à nos occupations… ».

Mamadou Baïlo Diallo

De son côté, Mamadou Baïlo Diallo accuse l’Etat d’être responsable du calvaire que vivent les citoyens guinéens en prenant des mesures sans mesure d’accompagnement. « La situation que nous vivons actuellement est très mauvaise. Nous demandons au gouvernement de diminuer le prix du carburant. C’est à cause de ça que les chauffeurs refusent de circuler d’aujourd’hui. Je dois aller à Madina, mais il n’y a pas de voiture. Ils ont fait exprès de prendre ces mesures sanitaires, sans aucun accompagnement gouvernemental, ni diminuer le prix du carburant avant de limiter le nombre de passagers. Ils ont annoncé cette déclaration juste pour faire souffrir les gens et là nous sommes dans des difficultés, parce qu’on ne peut pas aller à nos différents lieux de travail, sans oublier que le Guinéen ne vit que du quotidien car c’est quand tu sors que tu gagnes de quoi manger ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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