Levée des barrages : « la décision n’est pas appliquée », se plaignent des chauffeurs

C’est avec un grand soulagement que les chauffeurs qui font le transport interurbain ont accueilli la levée de tous les barrages ne se trouvant pas au niveau des frontières. Mais, quelques jours seulement après l’annonce de cette décision, certains d’entre eux commencent à déchanter, après avoir constaté que la mesure n’est pas effective sur le terrain. Certains barrages ont été effectivement levés, mais d’autres sont encore maintenus. Une situation que dénonce maître Alpha Oumar Garambé Diallo, un chauffeur en provenance de Conakry, rencontré à la gare routière de Labé par le correspondant de Guineematin.com dans la ville. Selon lui, les agents qui se trouvent au niveau de ces barrages continuent de racketter les transporteurs.

« C’est une situation que nous ne comprenons pas. A partir du moment où les nouvelles autorités ont annoncé la suppression des barrages, excepté ceux qui se trouvent au niveau des frontières, je m’attendais à la disparition totale de ces barrages. Mais, le constat est tout autre. Entre Kindia et Mamou, nous avons trouvé trois barrages. Au premier barrage, les agents m’ont réclamé de l’argent. Je leur ai demandé pourquoi eux, ils n’ont pas enlevé ce barrage alors que les nouvelles autorités ont annoncé la suppression de tous les barrages, l’agent ne m’a pas répondu, il m’a tout simplement dit que je dois lui donner de l’argent pour la levée du barrage. Je lui ai donné 5000 francs pour passer, mes collègues chauffeurs qui étaient derrière moi, ont été contraints à faire la même chose.

Au niveau du second barrage, toujours entre Kindia et Mamou, le constat était le même. Mais là, malgré l’insistance des agents, j’ai forcé la situation sans m’arrêter. Au troisième barrage, situé entre Kindia et Marina-Oula, les agents m’ont sommé aussi de m’arrêter. Là également je n’ai pas voulu obtempérer, parce que je me dis que rien ne justifie l’existence de cet autre barrage. Mais, quelques minutes après mon passage, c’est un agent que je vois derrière moi sur une moto. Il est venu se garer devant moi pour me demander de me retourner. Lorsque nous sommes arrivés à leur base, ils m’ont demandé de leur présenter mes papiers, ce que j’ai fait. Après ça, leur responsable me demande de payer de l’argent pour non-respect des consignes de sécurité.

J’ai dit que dans tout le pays, les barrages sont supprimés, excepté ceux des frontières. Cela l’a irrité, il m’a dit si c’est ce que je crois, je ne vais pas passer. Après plusieurs minutes de tractations, ils ont finalement coupé un reçu de 140.000 francs pour me remettre. Je ne compte pas payer cet argent, malgré le fait qu’ils détiennent mes papiers. Car je considère cela comme une arnaque. C’est vraiment difficile ce que nous traversons nous chauffeurs sur la route, avec ces agents arnaqueurs. Il faut que les nouvelles autorités nous viennent en aide. Il ne suffit pas seulement de prendre une décision, il faut aussi veiller à son application », a lancé maître Alpha Oumar Garambé Diallo, chauffeur sur la ligne Conakry-Labé.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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