Conakry : sergent chef Mamady Mara fait plus de 11 mois de prison pour un viol inventé par sa femme

« Je n’ai pas vu mon mari coucher avec la fillette. Le problème est que mon enfant est tombé malade, je l’ai envoyé à l’hôpital, mais mon mari n’a pas assuré les soins médicaux de l’enfant. Cela m’a énervé, (…) je l’ai accusé de viol ». Ce sont là les aveux de M’ma Hawa Diawara devant le tribunal criminel de Dixinn, après onze mois d’emprisonnement de son mari, le sergent chef Mamady Mara, à la maison centrale de Conakry.

En effet, le 18 novembre 2020, le sergent chef Mamady Mara a été accusé, inculpé, placé sous mandat de dépôt et conduit en prison à la maison de Conakry pour le viol présumé d’une fillette de 14 ans. Et, c’est sa femme M’ma Hawa Diawara qui lui a collé ce « crime » à la peau. C’est également elle le principal témoin à charge à son encontre devant le tribunal.

Cependant, depuis le début de cette affaire, l’accusé a toujours clamé son innocence. Il a fait plus de 11 mois de prison et est passé plusieurs fois devant le tribunal criminel de Dixinn pour répondre de ce viol sur mineure ; mais, à chaque fois, il a plaidé « non coupable ». Il a chaque fois aussi indexé son épouse, M’ma Hawa Diawara, comme l’instigatrice de cette affaire contre lui. Malheureusement, il semblait prêcher dans le désert.

« La fille (la présumée victime) s’acharne tout simplement contre moi, parce que je lui ai interdit de se laver sur la dalle qui est dehors. Sinon, je n’ai jamais fait d’attouchements avec elle, je n’ai jamais fait de rapport sexuel avec elle. Je suis marié et père de 4 enfants, tous vivants. Je ne peux pas faire ça. Tout ça (cette affaire de viol), c’est ma femme qui est derrière cette affaire, avec la complicité de la famille de la fille. C’est elle (M’ma Hawa) qui a monté cette procédure contre moi, tout simplement parce qu’on n’est pas d’accord. C’est ma femme qui est derrière cette plainte », a sans cessé martelé Mamady Mara devant le tribunal, sans convaincre.

Cependant, à l’audience d’hier, lundi 25 octobre 2021, une déposition surprenante de sa femme va faire basculer la situation en sa faveur. Ce, en dépit des déclarations à charge que la tente de sa présumée victime a tenu à la barre contre lui. On s’acheminait vers l’épreuve fatidique des plaidoiries et réquisitions quand le tribunal appelé M’ma Hawa Diawara à la barre pour son témoignage.

« Je n’ai pas vu mon mari coucher avec la fillette (la présumée victime). Le problème est que mon enfant est tombé malade, je l’ai envoyé à l’hôpital, mais mon mari n’a pas assuré les soins médicaux de l’enfant. Cela m’a énervé. Comme il n’y avait pas d’entente entre nous, je l’ai accusé de viol. Ça, je l’ai accusé et je le regrette aujourd’hui. Je demande pardon au tribunal et je vous demande de le libérer. Je souffre avec ses enfants à la maison », a avoué M’ma Hawa Diawara à la surprise générale.

Prenant la parole pour ses réquisitions, le procureur audiencier, Daye Mara, a tout simplement demandé au tribunal de renvoyer Mamady Mara des fins de la poursuite pour délit de viol non constitué.

Egalement, l’avocat de la défense, Me Saïdou Sow, a demandé au tribunal de suivre à la lettre les réquisitions du procureur et de statuer sur siège.

Finalement, le tribunal a déclaré le Sergent chef Mamady Mara non coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a renvoyé des fins de la poursuite. Ce militaire recouvre ainsi la liberté après près d’une année de détention à cause de l’esprit diabolique et revanchard de son épouse.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/664 413 227

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