Nongo : une famille délogée nuitamment de son domicile par des policiers

Une famille domiciliée au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma, a été victime d’un déguerpissement très tôt ce jeudi, 21 février 2019. C’est aux environs de 4 heures du matin que des agents de la police ont débarqué sur les lieux pour vider la concession de tous les meubles et autres objets, sans aucun mandat, appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.


Fatoumata Bangoura

Interrogée, Fatoumata Bangoura, la concessionnaire, est revenue sur les circonstances de la descente nocturne des forces de l’ordre. « Nous étions couché quand ils sont rentrés dans la concession à 4 heures du matin. Ils ont escaladé le mur pour entrer. Lorsque mon grand frère a ouvert les portes, ils l’ont pris immédiatement pour le mettre dans leur voiture. C’est là qu’ils ont commencé à faire sortir nos affaires, y compris celles des locataires. Ils ont attrapé les jeunes pour les enfermer. Entretemps, ma sœur Khadija est venue m’alerter, pour me dire qu’ils ont attrapé tous mes frères. Je suis sortie en courant et j’ai trouvé que toutes nos affaires étaient au dehors », a-t-elle expliqué.

Revenant sur les raisons de cette descente musclée des policiers sur les lieux, Fatoumata Bangoura, se disant veuve, met en cause sa coépouse. « Cette concession m’appartient. C’est mon défunt mari, du nom de Williams Curtis, qui me l’a offerte. Il ne me l’a pas offerte parce que je suis sa concubine ou quoi que ce soit. Mais, c’est pare que je suis sa femme légitime depuis 10 ans de mariage. Je suis allée à plusieurs reprises avec lui en Occident. La dernière fois que nous étions partis ensemble, ses enfants l’ont pris pour l’envoyer dans un autre pays que j’ignorais. Suite à ça, il m’a dit de revenir au pays, et je suis revenue. Et un jour, j’ai appelé son fils pour me donner des nouvelles de mon mari. Il m’a dit qu’il est mort. Donc, c’est comme ça que j’ai appris la mort de mon mari. C’est son autre femme qui est derrière tout ça, du nom de Monique. C’est le seul nom que je connais d’elle. C’est Monique et ses enfants qui veulent reprendre cette concession de mes mains, alors que c’est mon mari qui me l’a offerte à mon nom. J’ai tous les papiers avec moi ici », soutient la dame, encore sous le choc.

Makalé Keïta

Pour sa part, Makalé Keïta, la belle sœur de Fatoumata Bangoura, a expliqué que la justice a déjà tranché dans ce dossier. « Ici, c’est la concession de ma belle sœur. Après le décès de leur mari, sa coépouse aussi est revenue au pays dans le but de récupérer la concession. Ils ont fait le jugement deux à trois fois. La vérité était toujours en faveur de ma belle sœur ».

Ensuite, Makalé Keïta, belle sœur de Fatoumata Bangoura, est revenue sur la descente des agents. « C’est dans les environs de 4 heures du matin qu’ils sont venus pour faire sortir nos bagages. Les policiers avaient rempli la cour, ils ont attrapé tous les jeunes, y compris mon mari pour les envoyer, ils nous empêchaient de sortir également, bien que tous nos objets soient au dehors. Vers 5 heures 30 minutes on a aperçu une femme de teint clair remettre une enveloppe au chef de l’équipe de la police. Ensuite, ils sont partis. Mais, ils nous ont volés avant de partir, y compris nos locataires, dont certains d’entre eux ont perdu leurs passeports, leur argent. Ils ont enlevé tous les portails », s’est lamentée la jeune femme.

En outre, Makalé Keïta tire à boulets rouges sur la justice qu’elle qualifie de corrompue. « Je demande à ce que la justice tranche et qu’elle nous dise si ce genre de choses fait partie de la justice. Si c’est logique et juste ce qui vient de se passer, que la justice nous le dise. C’est tout simplement parce que la femme du nom de Monique est amie avec Doura Cherif. Dans la Guinée que nous vivons, il n’y pas de vérité, la raison est toujours donnée à celui qui est riche ou à celui qui a des relations fortes. La Guinée est dans une période de brigandage, parce que la manière dont ils sont venus, à 4 heures du matin, tu rentres dans la concession avec une violence, on appelle ça du brigandage. Même en location, si tu veux que le locataire quitte ta maison, tu lui donnes trois mois de préavis. C’est ce que la loi dit », soutient-elle.

Cinq jeunes gens, brièvement interpellés, ont été relâchés plus tard par les policiers.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box