Déjà plus de 8 000 morts de Coronavirus dans le monde : que fait la Guinée face à cette pandémie ?

« La Tunisie a fermé ses frontières terrestres et aériennes, le Maroc a suspendu tous les vols internationaux, la Somalie a interdit au départ et à l’arrivée de tous vols internationaux, le Tchad (qui n’a encore enregistré aucun cas de contamination) a fermé ses aéroports, le Gabon (avec un seul cas) a fermé ses frontières, mis en quarantaine les passagers en provenance des zones touchées par la pandémie, fermé les restaurants, les bars, les boites de nuit et interdit tout rassemblement de plus de 30 personnes…»

Partie de la Chine pour s’étendre sur le reste du monde, le COVID-19 défie encore les scientifiques et inquiète la population mondiale. Avec plus de 200 000 cas dans le monde (selon un décompte de l’APF), cette pandémie qui se joue des frontières a déjà fait plus de 8 000 morts à travers la planète. Et, en réponse à la progression fulgurante du coronavirus, le monde se barricade progressivement. Plusieurs pays d’Europe, comme la France et l’Italie, ont confiné leurs populations et fermé leurs frontières. L’Afrique qui a été le dernier continent à être touché par cette pandémie connait aujourd’hui une nette progression de cette maladie. Le premier cas a été enregistré le 14 février dernier en Egypte. Et, depuis, une trentaine de pays y ont été touchés par le COVID-19. A date, on dénombre 576 cas dont 15 décès, répartis entre 30 pays sur les 54 que compte le continent. Mais, la plus part des cas enregistrés en Afrique sont des « cas importés » d’Europe et d’Asie.

Avec des systèmes de santé fragiles, plusieurs pays du continent (qu’ils soient touchés ou non par cette pandémie) ont pris des mesures drastiques pour limiter la propagation de la maladie ou pour protéger leurs populations. C’est le cas notamment de la Tunisie (qui a fermé ses frontières terrestres et aériennes), le Maroc a suspendu tous les vols internationaux « jusqu’à nouvel ordre », la Somalie a interdit au départ et à l’arrivée de tous vols internationaux, le Tchad (où aucun cas n’a encore été enregistré) a fermé ses aéroports, le Gabon (avec un seul cas confirmé à ce jour) a fermé ses frontières, mis en quarantaine les passagers en provenance des zones touchées par la pandémie (la Chine et l’Europe incluses), fermé les restaurants, les bars, les boites de nuit et interdit tout rassemblement de plus de 30 personnes …

Certains pays comme le Sénégal et le Madagascar ont préféré prendre, pour l’instant, des mesures ciblées, en suspendant les liaisons aériennes avec sept pays d’Europe et du Moyen Orient. Cependant, d’autres pays du continent, comme l’Afrique du Sud, le Kenya, le Ghana ou la Côte d’Ivoire, ont purement interdit l’entrée sur leurs territoires d’étrangers ou de résidents venant d’un pays à risque.

La Guinée, avec deux cas confirmés sur son sol (tous importés d’Europe), traîne encore les pieds. Pourtant, à l’annonce du premier cas confirmé dans ce pays, le gouverneur de la ville de Conakry avait immédiatement interdit les rassemblements de plus de 100 personnes dans la capitale guinéenne. Mais, la convocation (par le président de la République) du corps électoral et la prorogation de la campagne pour le très contesté double scrutin législatifs et référendaire dans le pays ont rendu cette mesure désuète !

Pour l’instant, les frontières terrestres et aériennes de la Guinée sont encore ouvertes. Les écoles sont fonctionnelles, les mariages se célèbrent dans de grandes rassemblements, les citoyens s’empilent comme des sardines à l’intérieur des bus de transports en commun… Avec un système sanitaire fragile et une économie sous perfusion, la Guinée semble minimiser cette pandémie qui a pourtant contraint les grandes puissances à se barricader. Et, au rythme où vont les choses, on pourrait bien se demander si ce pays a réussi à tirer les leçons de l’épidémie d’Ebola qui l’a frappé entre 2013 et 2015.

Cette épidémie qui avait fait plus de 3000 morts en République de Guinée s’était manifestée pour la première fois en région forestière, dans le Sud-est de la Guinée. Et, selon l’organisation mondiale de la santé, le patient zéro de cette maladie serait un enfant décédé en décembre 2013 dans la préfecture de Gueckédou. Mais, beaucoup d’observateurs estiment aujourd’hui que c’est l’insouciance et la négligence du gouvernement d’alors qui avaient permis à cette maladie de se propager et atteindre quasiment toutes les préfectures du pays…

Que Dieu sauve les Guinéens, amine !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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