Damaro Camara répond à la France : « nous n’avons pas besoin du cautionnement d’une puissance »

Honorable Amadou Damaro Camara, président de la nouvelle Assemblée nationale
Honorable Amadou Damaro Camara

La réaction de la mouvance présidentielle n’a pas tardé suite à la sortie de la France sur le double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020 en Guinée. Dans un communiqué publié mardi soir, le ministère français des Affaires Etrangères a laissé entendre que Paris ne reconnaît pas ces élections parce qu’elles ne sont pas inclusives ni crédibles.

Cette sortie ne semble faire ni chaud ni froid dans les rangs du pouvoir de Conakry. Interrogé par Guineematin.com, Amadou Damaro Camara, le chef de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, a déclaré que la Guinée n’a pas besoin du cautionnement d’une quelconque puissance étrangère.

« Nos partenaires au développement doivent intégrer une fois pour toute, que la Guinée est une République, on n’est pas sous protectorat. Nous n’avons pas besoin du cautionnement d’une quelconque puissance ou d’un quelconque partenaire bi ou multilatéral. Comme le président de la République l’a dit, nous respectons l’aide des partenaires, nous écoutons leurs conseils.

Mais, le destin de la Guinée se décide par les Guinéens et seulement par les Guinéens. Il faut que la communauté internationale ou la soi-disant communauté internationale intègre cela définitivement. Elle doit savoir que la Guinée est un pays qui n’est pas sous protectorat », a dit ce cadre du parti au pouvoir.

En ce qui concerne les violences qui ont émaillé le double scrutin du 22 mars, les forces de défense et de sécurité sont pointées du doigt. Mais, selon ce parlementaire, c’est plutôt le Front National pour la Défense de la Constitution, composé des principaux partis d’opposition et des acteurs de la société civile, qui est responsable de tout ce qui a été enregistré comme violences dans le pays.

« Je crois que les images d’hier publiées à la télévision, des gens armés par le FNDC qui ont tiré et tué sans ménagement à N’Zérékoré, ça ce n’était pas les forces de l’ordre. Est-ce que les forces de l’ordre devraient attendre ou rester les bras croisés pour que ces mercenaires, et je pèse mes mots, armés par le FNDC, qui ont tué à N’Zérékoré, faire ce qu’ils voulaient ? J’accuse frontalement le FNDC. Comment vous pouvez comprendre que des gens viennent pour tirer dans des bureaux de vote, blesser et tuer des gens dans des bureaux de vote alors qu’ils étaient en train de voter ?

Comment vous pouvez comprendre qu’on brûle ta concession parce que tout simplement tu as été voter ? Comment vous pouvez comprendre qu’on brûle ton véhicule, qu’on tire sur toi parce que tout simplement tu veux aller voter ? Qui a demandé qu’on empêche le vote ? Qui a demandé qu’on brûle les urnes ? Qui est en train de brûler les stations, les véhicules, les concessions tout ce temps si ce n’est sous ordre du FNDC ? », S’interroge Amadou Damaro Camara.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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