Des malades du Covid-19 transférés à Donka : les précisions de Sakoba Keita

Dr Sakoba Keita, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS)

La pandémie du Coronavirus gagne du terrain en Guinée avec neuf (9) cas confirmés et plus de mille (1000) contacts décelés, dont 300 refusent de se faire suivre. Face à cette progression inquiétante, les autorités multiplient les mesures préventives. Toutefois, les capacités d’accueil du Centre de Traitement Epidémiologique (CTE) de Nongo, font aujourd’hui défaut au point que certains malades, testés positifs au Covid-19, ont été transférés au Centre Hospitalo-universitaire (CHU) de Donka. Devant la presse ce samedi, 28 mars 2020, Dr Sakoba Keita de l’Agence Nationale de Sécurité Sociale (ANSS) a justifié ce déplacement par les travaux de rénovation qui seront faits à Nongo par le Programme Mondial Alimentaire (PAM).

Décryptage !

Dr Sakoba Keita, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS)

« Dans notre plan de préparation et de riposte qui a été élaboré, nous avons évalué à 400 lits. Le Centre de Traitement Epidémiologique (CTE) de Nongo, qui a une capacité actuelle de 15 lits, doit être ramené à plus de 100 lits. Face à la menace, on veut même installer une capacité entre 100 et 200 lits. On a déjà eu les contacts avec le PAM (Programme Alimentaire Mondial) qui a été chargé d’aller étudier comment on peut faire l’extension avant que ce phénomène-là n’explose. Donc, le PAM est parti sur les lieux et a demandé à transférer les malades pour qu’on puisse le faire rapidement avant que la maladie ne devienne communautaire en Guinée parce que, le nombre est croissant de plus en plus.

Donc, c’est cette raison qui est la motivation principale. Il fallait chercher un lieu pour transférer les malades. On a même donné un délai, d’ici la fin de la première semaine du mois d’avril, pour que le centre soit prêt. Nous avons tiré les leçons de ce qui nous est arrivé pendant Ebola où on a mis deux mois pour créer d’autres centres de traitement. Nous avions été débordés. Médecin Sans Frontière (MSF) même a fait une déclaration à la radio pour dire qu’ils n’ont plus d’endroits où mettre les gens. Alors, on n’a pas été prévoyant.

Cette fois-ci, nous voulons élever notre capacité d’hospitalisation. En attendant, nous prions Dieu de ne pas avoir d’explosion. Il faut que les gens sachent que si ça explose, nous pouvons réquisitionner tout hôpital ou un lieu public. On a vu en Espagne, des centres de congrès ont été transformés en lieux d’hospitalisation. La France vient même de mettre un métro pour hospitaliser les gens. C’est pour vous dire qu’à l’extrême, on est obligé d’utiliser toute sorte d’infrastructures pour prendre les gens en charge.

Plus tôt, on va rénover le centre qui a été construit en 2014. Donc, c’est un centre qui a été un peu dégradé, les conditions d’hospitalisation ne sont plus comme ce qu’on avait en 2014 ou 2015. Nous voulons rénover beaucoup de choses dedans pour que ça soit plus habitable… ».

Propos recueillis par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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