An 46 de la CEDEAO : le regard critique de Bah Oury sur le fonctionnement de l’organisation sous régionale

Bah Oury, président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG)
Bah Oury, président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG)

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fête ce vendredi 28 mai 2021, le 46ème anniversaire de son existence. A cette occasion, le président de l’Union des Démocrates pour le Renouveau de la Guinée (UDRG), Bah Oury, a accordé un entretien à Guineematin.com, pour parler du fonctionnement de cette organisation et de son action sur le terrain. Si l’opposant guinéen salue certains acquis importants de la CEDEAO, il déplore toutefois sa passivité face aux problèmes qui gangrènent actuellement la sous-région.

« La CEDEAO est une organisation qui évolue en dents de scie. Il y a eu des moments où il y a eu des avancées dans la dynamique d’intégration, notamment en ce qui concerne la liberté de circulation des personnes et des biens. De ce point de vue, par rapport au reste du continent, il y a eu un véritable espace où la circulation sans visa est une donnée importante. Également, la volonté d’avoir des convergences en ce qui concerne les questions politiques, notamment le pacte de bonne gouvernance que la CEDEAO a mis en place. Mais, il faut reconnaître que ces dernières années, la CEDEAO est pratiquement en panne.

Le leadership fait défaut et les insuffisances en ce qui concerne la réactivité dans le respect des recommandations de ne pas aller au-delà des deux mandats, laissent l’organisation dans une passivité totale. De l’autre côté, le développement des mouvements djihadistes qui déstabilisent beaucoup de pays de la région, la CEDEAO, en tant qu’organisation, est relativement absente des dynamiques de résolution de ces crises et des dynamiques de maintien de paix. Peut-être que cela s’explique par l’insuffisance des moyens qui sont à sa disposition, mais il faut reconnaître quand même que l’organisation a de la peine à être là où elle devait être, surtout dans ce contexte sécuritaire préoccupant », a-t-il dit.

A l’avenir, le président de l’UDRG souhaite que la CEDEAO soit beaucoup active dans la résolution des problèmes rencontrés dans la sous-région et surtout dans la défense des intérêts des peuples et non ceux des chefs d’Etat. « Il faut dire que la CEDEAO doit beaucoup plus aller de l’avant. Qu’elle ne soit pas la CEDEAO des chefs d’Etat, mais qu’elle soit la CEDEAO des peuples avec une citoyenneté ouest-africaine beaucoup plus marquée. Je pense que c’est dans ce sens que les démarches politiques futures doivent s’orienter pour que la citoyenneté ouest-africaine soit réelle, concrète, et pour permettre aux populations de se sentir dans un espace sans frontière, en toute sécurité et en paix », préconise M. Bah Oury.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41 

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