Kounsitel (Gaoual) : les forces de l’ordre accusées de graves exactions sur des orpailleurs

Ces derniers jours sont cauchemardesques pour plusieurs orpailleurs installés depuis quelques semaines à Kounsitel, dans la préfecture de Gaoual. Ils ont été victime d’une attaque perpétrée par des agents des forces de défense et de sécurité qui ont saccagé leurs biens et emporté d’autres, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Gaoual.

Près de deux semaines après la fermeture des mines d’or découvertes récemment à Gaoual, certains orpailleurs n’ont toujours pas quitté la préfecture. Et, ces chercheurs d’or « récalcitrants » sont désormais des « cibles à abattre » pour les forces de défense et de sécurité déployées à Gaoual. Plusieurs d’entre eux l’ont appris à leurs dépens le vendredi dernier, 18 juin 2021.

Une équipe mixte composée de policiers, de gendarmes et de militaires, a fait une descente musclée dans une citée construite par une société chinoise dans la sous-préfecture de Kounsitel, où ils habitent. Les agents ont pillé leurs habitations et saccagé d’autres biens qu’ils ont trouvés sur les lieux. Ils ont notamment percé les réservoirs d’une cinquantaine de motos et cassé les vitres d’une voiture.

Une situation qui laisse Mamadou Saliou Bah, un orpailleur venu de Dinguiraye, dans une profonde désolation. « Les agents sont venus à bord de leurs pick-up, à vive allure. Ils sont entrés dans les chambres où ils ont trouvé tout ce qui les intéressaient : de l’or, de l’argent, des habits… Ils ont cassé tout le reste et percé les réservoirs de toutes motos qui étaient là, avant de partir », déplore ce citoyen.

La voiture endommagée par les agents appartient à Mamadou Baïlo Diallo, un orpailleur venu de Siguiri. Il dit avoir perdu aussi une importante somme d’argent et des téléphones. « Lorsqu’ils sont arrivés, ils ont d’abord jeté du gaz lacrymogène, puis sont descendus de leurs pick-up. Ils ont cassé les vitres qui étaient à l’arrière de ma voiture, ils ont pris un montant de 5.900.000 francs guinéens et deux téléphones portables », a-t-il indiqué.

Pour Sia Tolno, une restauratrice venue de Ouendè Kénèma, il n’y a aucune raison qui justifie ces exactions. Elle trouve inadmissible que des Guinéens subissent un tel traitement dans leur pays. « Les agents ont emporté en tout plus de 20 millions de francs guinéens et de l’or qu’ils ont pris ici. Et ils ont saccagé tout ce qui était là avant de partir. Ce qu’on nous a fait subir aujourd’hui, c’est comme si nous ne sommes pas des Guinéens. On dirait que nous sommes des étrangers dans notre propre pays », a dit cette dame.

De Gaoual, Amadou Lama Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tel. 621686148

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