Saisie de 100 kg de drogue au camp militaire de Dubréka : 5 personnes interpellées

Le dimanche 23 mai dernier, la police a saisi 100 kilogrammes de chanvre indien dans l’enceinte du camp d’infanterie de Dubréka. Les services de sécurité ont aussi procédé à l’interpellation de cinq personnes qui seraient impliquées dans cette affaire. Ces présumés trafiquants de drogue ont été présentés à la presse ce jeudi, 27 mai 2021, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon le capitaine Yamoussa Camara, chef section police judiciaire au commissariat central de Dubréka, c’est grâce à une information donnée par un citoyen que ses services ont réussi à démanteler ce réseau, dirigé par une femme. « C’est le dimanche, 23 mai 2021, qu’un citoyen nous a informés de l’existence d’un clan de consommation et de vente de chanvre indien dans le quartier Kénendé. Nous nous sommes rendus sur les lieux et nous avons constaté effectivement la présence de ce clan. Nous avons pu interpeller un d’entre eux qui possédait 68 boules de chanvre indien.

Je précise qu’au cours de cette interpellation, nous avons été outragés, parce que certains de nos agents ont été gravement blessés. Après l’interpellation du nommé Alhassane Mariam Sylla, qui avait les 68 boules de chanvre indien, il nous a fait comprendre qu’il s’approvisionne auprès d’une dame qui résidait dans le camp d’infanterie de Dubréka. C’est ainsi que nous avons procédé à l’interpellation de cette dame aussi. Et, avec la collaboration des autorités du camp, nous avons pu perquisitionner son domicile, où nous avons saisi ces deux colis qui pèsent au total 100 kilogrammes.

Une fois à notre service, elle a reconnu les faits. Elle a déclaré qu’elle s’approvisionne à partir de la Sierra Léone, plus précisément à Benna, dans un débarcadère qu’on appelle Kaff, avec des trafiquants Léonais. Elle a l’habitude de vendre sa marchandise à des clients qui sont à Kolaboui (Boké), dans la ville de Boké, à Kouroussa, et ces derniers transportent la drogue jusqu’en Guinée Bissau et au Mali, selon ce qu’elle nous a dit », a indiqué l’officier de police judiciaire, ajoutant que la poursuite des enquêtes a permis d’interpeller trois autres personnes qui sont impliquées dans ce trafic de drogue.

La dame en question s’appelle Saran Soumah, plus connue sous le pseudonyme « Maman Africa ». Elle dit n’avoir pas eu le choix que de faire ce commerce illicite. « C’est à cause des difficultés que j’avais que je me suis lancée dans cette activité. Parce que mon premier mari est décédé. C’était un capitaine de la marine. Il m’a laissé avec six enfants. Et, même si je me suis remariée après, mais la charge de mes enfants me revient entièrement. Leurs frais de scolarité seulement coûtent 1.600.000 francs le mois.

Donc le petit commerce que je faisais ne couvrait pas toutes les charges auxquelles je devais faire face. Et c’est ce qui m’a poussée à me lancer dans cette activité. Aujourd’hui, je ne peux pas décrire dans quel état je suis, je n’arrive même pas à manger. On m’a délogée, mes enfants vivent chez mes voisins et toutes mes affaires sont dehors. Je demande vraiment la clémence des autorités », a-t-elle lancé.

Au terme de son travail, la police a mis cette dame et les quatre autres personnes interpellées à la disposition de la justice. Et, le substitut du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dubréka, annonce la poursuite de l’enquête pour en savoir davantage sur cette affaire. « C’est avec stupéfaction que nous avons constaté la saisie de plantes psychotropes, de produits qui sont illicites dans un camp militaire.

C’est pourquoi le ministère public que je représente, le parquet de Dubréka, entend ouvrir une information judiciaire. Nous allons saisir un cabinet d’instruction pour approfondir les enquêtes, afin d’identifier les co-auteurs, les complices et les personnes qui les ont logées. Je profite aussi de l’occasion pour inviter la population de Dubréka et environnants, à collaborer avec les officiers de police judiciaire, à voir les hommes en tenue comme des protecteurs », a dit Marwane Baldé.

Mohamed Guéasso Doré pour Guineematin.com

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