Mutilations génitales féminines : près de 4 millions de filles exposées (Nations Unies)

Le ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a célébré ce mercredi, 06 février 2019, la journée internationale contre les mutilations génitales féminines. C’est le palais du peuple de Conakry qui a servi de cade à la cérémonie, présidée par la première dame de la République, en présence de plusieurs personnalités, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La journée internationale contre les mutilations génitales féminines est célébrée cette année sous le thème « traduire les décisions politiques en actions concrètes à la base pour accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines en 2030 ».

Ce thème constitue un puissant moyen pour les Etats de faire des plaidoyers interpellant les décideurs politiques et les leaders communautaires à plus d’engagements et d’actions en faveur de l’abandon des mutilations génitales féminines, a-t-on appris.

Mme Diaby Mariama Sylla

Dans son discours, madame Diaby Mariama Sylla, la ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, a dit que « le phénomène de pratiques traditionnelles néfastes, notamment l’excision, constitue des formes de violences parfois tolérées par les traditions et les cultures qui sévissent dans la plupart de nos pays, contrairement aux obligations qui découlent des droits humains et aux besoins de développement des femmes et des filles. La République de Guinée est particulièrement affectée par cette pratique au regard de l’ampleur et du caractère endogène du phénomène. Selon les chiffres à date, nous sommes à près de 97%. Je le dis, parce que des efforts ont été fournis, beaucoup d’efforts. Et si on pouvait reprendre les enquêtes, il va sans dire que la Guinée ne serait pas devant le peloton au niveau de la sous-région dans le domaine de cette pratique ».

Ensuite, madame Diaby Mariam Sylla a annoncé l’organisation d’une quinzaine qui consistera à faire des séries d’activités. « Celles-ci seront orientées en direction des décideurs à tous les niveaux, les composantes communautaires, les élèves, les parents d’élèves, mais surtout les femmes, en vue de susciter leur engagement aux actions de promotion et de protection des droits des femmes en général et en particulier l’abandon des mutilations génitales féminines. Un accent particulier sera mis sur la concertation avec les professionnels et auxiliaires de la justice en vue d’identifier les voies et moyens visant à renforcer l’application de la loi », a-t-elle expliqué.

Mme Condé Hadja Djéné Kaba

Présidant cette cérémonie, la Première Dame de la République, Hadja Djènè Kaba Condé, a rappelé que la Fondation PROSMI qu’elle dirige s’inscrit dans le cadre de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles. « J’invite toute la communauté nationale et internationale afin qu’elles unissent les forces en vue d’apporter une réponse commune offrant aux femmes et aux jeunes filles une réelle protection de leur droit et de leur santé. En collaboration avec le ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance et tous les partenaires associés, la Fondation PROSMI appuiera la quinzaine du 06 février à travers des actions visant à réaliser pleinement le potentiel de ces couches vulnérables », a promis la première dame.

Dr Mohamed Hanna Garba

De son côté, Dr Mohamed Hanna Garba, représentant par intérim du Système des Nations Unies en Guinée, a transmis le message d’Antonio Guteres, secrétaire général des Nations Unies à l’occasion de la célébration de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines. « Le secrétaire général des Nations Unies, monsieur Antonio Guteres, a adressé un message circonstanciel à toutes les nations du monde ce 06 février et je cite : les mutilations génitales féminines constituent une forme odieuse de violation des droits fondamentaux des femmes et des filles dans le monde. Il s’agit d’un déni de leur dignité, d’une mise en péril de leur santé et d’une source de douleur et de souffrance inutile risquant même de se traduire par leur mort. Les mutilations génitales féminines trouvent leurs origines dans les inégalités et les déséquilibres des pouvoirs entre hommes et femmes. Situation renforcée par le peu de possibilités offertes aux filles et aux femmes de réaliser pleinement leurs potentiels et leurs droits. Environ 200 millions de femmes et de filles font aujourd’hui l’objet de cette pratique dangereuse et chaque année, près de 4 millions de filles y sont exposées. Les objectifs de développement durable prônent l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici 2030. L’ONU s’associe aux acteurs mondiaux, régionaux et nationaux pour soutenir les initiatives globales et intégrées visant à la réalisation de cet objectif. La lutte contre les mutilations génitales féminines loge également au cœur des efforts que nous menons dans le cadre de l’initiative SPOT LIVE, lancée en partenariat avec l’Union Européenne pour mettre fin à toutes les formes de violence allant contre les femmes et les filles ».

Il faut rappeler que le Parlement des Enfants de Guinée a aussi promis de se battre pour juguler le phénomène des mutilations génitales féminines dans notre pays.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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