Conakry : procès d’un chauffeur qui a tué un vendeur de café à Bambéto, à cause de mille francs !

image d’archive

C’est à cause de mille francs guinéens (1 000 GNF) qu’il y a eu mort d’homme et que l’auteur croupit actuellement en prison. Souleymane Bah, un jeune chauffeur de taxi sur le tronçon Kipé-Bambéto, est accusé d’avoir administré une « gifle mortelle » à un vendeur de café à Bambéto (dans la commune de Ratoma). Sa victime a rendu l’âme sur le champ. Son procès s’est ouvert la semaine dernière au tribunal criminel de Dixinn pour « coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Et, à la barre, l’accusé a plaidé coupable des faits qui lui sont reprochés, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au tribunal pour suivre ce dossier.

Au tribunal de première instance de Dixinn, ce conducteur de taxi n’a pas tergiversé. Après la lecture de l’ordonnance de renvoi qui l’a conduit devant ce tribunal criminel, l’accusé a reconnu avoir administré une gifle à sa victime (un vendeur de café) lors d’une dispute. Egalement, il a admis que c’est après sa gifle que sa victime est tombée et a rendu l’âme.

« Il était 6 heures du matin ce jour, quand je revenais de Kipé pour Bambéto pour prendre les passagers. Arrivé au carrefour Bambéto, comme il n’y avait pas assez de passagers, j’ai donc profité pour prendre un café. J’ai fait appel à un vendeur ambulant du nom de Alpha Diakité. Étant dans la voiture, il m’a servi pour 1000 francs. Je lui ai remis un billet de 5.000 francs. Quand il a constaté que c’était un billet de 5 000, il m’a dit : tu sais ? Vous, vous êtes comme ça, vous commandez un café de mille francs sans prévenir que vous n’avez pas de monnaie. Alors, moi, je n’ai pas de monnaie. Puis, il m’a cogné avec mes 5 000 GNF derrière le volant. Je lui ai répondu qu’il n’y avait pas ça entre nous. Nous passons toute la journée ensemble ici à Bambéto ; alors, gardes les 5 000 francs et laisses-moi faire un tour. À mon retour de Kipé, je te donnerais tes 1000 francs.  Il a répondu : Non ! Donnes-moi mon argent maintenant, je ne suis pas là pour longtemps, j’ai une cérémonie sous peu, donc d’un moment à l’autre je peux quitter. Je l’ai plaidé fatiguer, il n’a pas voulu comprendre. J’ai tenté de partir il est venu se mettre devant ma voiture m’empêchant de bouger. J’ai allumé le moteur pour voir s’il va quitter, mais il est resté imperturbable. On est resté comme ça, après quelques minutes de discussion, il est venu prendre le col de ma chemise en serrant mon cou. C’est ainsi je suis descendu de la voiture et je lui ai administré un coup de gifle. Sur le champ, il est tombé en s’étalant de tout son long. Certains passants ont commencé à dire qu’il est décédé. Comme il ne bougeait pas, je l’ai aspergé de l’eau minérale, hélas. Pris de peur, je me suis fait aider par un cokesaire (un rabatteur) pour le mettre dans ma voiture pour l’envoyer au centre Mère et Enfant. Arrivé, les médecins m’ont fait savoir qu’il est déjà mort. C’est là que je suis allé de moi-même me déclarer au commissariat de Kaporo rail », a expliqué Souleymane Bah.

Face à ce récit émouvant, le ministère public a requis de « larges circonstances atténuantes » pour l’accusé, surtout que la famille de la victime s’est désistée de sa plainte.

« Vu les circonstances dans lesquelles les faits se sont déroulés, nous vous prions de faire application de l’article 243 du code de pénal contre l’accusé, tout en lui accordant des circonstances atténuantes. L’accusé Souleymane Bah a vraiment besoin de circonstances atténuantes, dans la mesure où la partie civile qu’est la famille Diakité a officiellement désisté dans la procédure », a dit le procureur audiencier.

S’inscrivant dans le même sillage, le conseiller de l’accusé a aussi plaidé pour des circonstances atténuantes pour son client. Et, finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 5 juillet prochain.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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