Meurtre d’un présumé voleur : sa famille demande une somme de 500 millions

Le procès des accusés dans le meurtre du jeune Moussa Sow, pris en flagrant délit de vol et battu à mort, a connu son dernier virage hier, mardi 22 janvier 2019, avec les réquisitions et plaidoiries des parties au procès. Au banc des accusés, trois membres d’une même famille : Oumou Khairy Diallo, Mariama Diouldé Diallo et Mamadou Saliou Diallo. Ils sont poursuivis au tribunal criminel de Dixinn pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, rapporte une journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Après les explications des accusées, des parents de la victime et des responsables du quartier Hamdallaye 2, le dossier a tourné autour des plaidoiries et réquisitions pour la journée de ce mardi.

Dans sa plaidoirie l’avocat de la partie civile, maître Dianwadou Barry, est revenu brièvement sur les circonstances dans lesquelles son client, Moussa Sow à trouvé la mort, dans la nuit du 29 au 30 octobre 2018, avant de demander cinq cent millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. « C’est lorsque Moussa Sow revenait du terrain de football, à 19 heures, qu’il a été poursuivi par un pick-up de la police. Pour s’échapper, il s’est introduit dans la cour de la famille Diallo. C’est ainsi qu’Oumou Khairy Diallo et ses enfants ont ligoté Moussa Sow pour le frapper jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais, ils continuent à le nier. Qu’on nous dise alors, qui a tué Moussa Sow ? Qui l’a ligoté ? Je demande à ce que le tribunal retienne Oumou Khairy Diallo et ses enfants, Mariam Diouldé Diallo et Mamadou Saliou Diallo dans les liens de culpabilité et au payement d’une amende de cinq cent (500) millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts aux plaignantes, Aminata Barry et Fatoumata Barry », a plaidé l’avocat.

Par contre, le procureur Daouda Diomandé, ne va pas partager pas cette version donnée par l’avocat de la partie Civile. « Mr le président, il faut qu’on explique les faits comme ça s’est passé. Aujourd’hui, vous avez un travail difficile, parce que vous devez apprécier les différentes versions des faits. Je vous remercie pour votre sagesse dans la conduite de ce dossier, puisque c’est cela qui a permis la comparution des témoins clefs qui ont éclairé la lanterne des gens dans ce procès. Mr le président, Oumou Khairy et sa famille ne devraient pas être en prison, parce que les choses sont claires dans ce dossier. Le jeune s’est introduit frauduleusement dans la concession de la famille Diallo pour voler. La mère de famille a crié au secours, les gens sont venus lui porter secours, et cela a été prouvé ici à travers les témoignages des autorités du quartier. Le conseil de la partie Civile a posé la question de savoir qui a tué Moussa Sow? Je lui réponds que c’est la foule, et ces faits ne sont pas imputables à Mme Oumou Khairy Diallo et sa famille. Il n’y a aucune preuve qui prouve le contraire. C’est pour cette raison que le ministère public demande de relaxer Oumou Khairy Diallo, Mariama Diouldé Diallo et Mamadou Saliou Diallo pour des faits de crime non constitué », a-t-il requis, avant de déplorer le fait que les citoyens se fassent justice en Guinée.

Après les plaidoiries de la partie civile et les réquisitions du procureur, ce fut autour des avocats de la défense de plaider la cause de leurs clients. Maître Aissatou Bah et Maître Alsény Sylla estiment que le procureur a déjà dit tout ce qu’ils avaient à dire dans cette affaire. Ils ont indiqué que pour condamner leur client, il faudrait établir les faits d’imputabilité, chose que les plaignants ont été incapables d’établir.

Maître Alsény Sylla a d’ailleurs souligné que « Aminata Barry, la sœur du défunt Moussa Sow, devrait être en prison pour recel à la place de ses clients, parce que Moussa Sow avait dit avant de mourir qu’il partageait le butin avec sa sœur ». C’est pourquoi, maitre Sylla va demander au tribunal la relaxe pure et simple de ses clients pour des faits non imputables à leur égard. En outre, l’avocat de la défense va demander que le tribunal condamne Aminata Barry et Fatoumata Barry au payement de cent millions de franc guinéens pour plainte abusive.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le lundi 28 janvier 2019.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com

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