Bah Oury à propos de Cellou Dalein : « Bâ Mamadou nous avait prévenus en disant… »

« C’est moi qui ai signé la décision faisant de Cellou Dalein président de l’UFDG, en novembre 2007. Mais, puisque lui, il semble ignorer cela, au mépris des règles élémentaires de l’éducation que nous avons tous reçue dans ce pays, qui veut que celui qui vous offre l’hospitalité il faut savoir gérer cette relation avec toute la déférence nécessaire, il piétine tout cela. Donc, je pense que ça montre qui il est »

Comme annoncé précédemment, Bah Oury vient d’assigner l’UFDG et son président Cellou Dalein Diallo devant la justice. Il relance ainsi une affaire en suspens depuis deux ans environ et qui est relative à son exclusion de l’UFDG, parti dont il était le premier vice-président.

Bah Oury est revenu sur ce dossier au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, hier, mardi 29 janvier 2019. Il a évoqué aussi le caractère de Cellou Dalein Diallo, actuel président de l’UFDG, sur lequel le doyen Bâ Mamadou l’aurait prévenu dès le départ.

Décryptage !

Guineematin.com : vous venez d’assigner l’UFDG et son président, Cellou Dalein Diallo, devant la cour d’appel de Conakry. L’affaire est programmée pour le 05 février prochain. Que réclamez-vous au juste ?

Bah Oury : vous savez que le 04 février 2016, le camp de Cellou Dalein avait prononcé une exclusion entre guillemets de Bah Oury de l’UFDG. Par la suite, j’ai porté plainte auprès des tribunaux de Conakry. Près d’une année plus tard, le tribunal de première instance de Dixinn s’est prononcé sur la question en disant que cette décision est illégale, puisque ne reflétant pas les statuts, les principes et le règlement intérieur de l’UFDG. L’autre camp (celui de Cellou Dalein) a interjeté appel auprès de la cour d’appel de Conakry. C’est ce qui a suspendu la décision du tribunal de première instance. La procédure a été très longue, il y a eu beaucoup de manœuvres dilatoires de la part de l’autre camp pour essayer de retarder au maximum le jugement de l’affaire par la cour d’appel. Donc, l’assignation telle qu’elle a été présentée ces jours-ci est une forme pour nous de demander à la cour d’appel de juger maintenant cette affaire, puisque ça fait deux ans que cela traîne.

Guineematin.com : on a échangé avec un des avocats de l’UFDG qui a dit qu’ils sont confiants parce qu’ils ont des arguments solides pour remporter cette bataille judiciaire. C’est aussi votre sentiment ?

Bah Oury : c’est moi qui ai porté plainte, c’est moi qui ai obtenu raison en première instance. C’est eux qui ont interjeté appel, c’est eux qui n’ont jamais cherché à faire en sorte que la cour d’appel statue définitivement sur cette affaire. Si maintenant, par le combat de nos avocats, nous avons réussi à assigner l’autre camp devant la cour d’appel, cela veut dire que le combat continu. Et, on verra ce que la justice fera dans le cadre de cette affaire, qui est une affaire de principes, au-delà d’une affaire opposant Cellou Dalein à Bah Oury.

Guineematin.com : le camp de Cellou Dalein Diallo a déjà déclaré que le retour de Bah Oury à l’UFDG n’est plus possible. Au cas où la justice vous donnait raison en invalidant votre exclusion, à quoi est-ce qu’on pourrait s’attendre ?

Bah Oury : comment quelqu’un qui se dit partisan de l’Etat de droit, qui cherche selon lui à conquérir le suffrage des guinéens, peut déclarer avec toute la morgue et la suffisance dont il a fait preuve, que le retour de Bah Oury à l’UFDG est impossible, oubliant que cette affaire est du domaine du droit ? Il y a un conflit aussi bien politique qui est en train d’évoluer à ma grande satisfaction, et aussi un conflit juridique que les magistrats doivent trancher conformément au droit. C’est ce qui est souhaitable. Et lui, il se permet de dire que cela est impossible. Donc, vous voyez, ça c’est le symbole le plus absolu d’une forme de mauvaise gouvernance et d’un mépris vis-à-vis de la justice, d’un mépris vis-à-vis des règles de droit. Et, la communauté nationale et celle internationale jugeront du profil psychologique de ce personnage.

Guineematin.com : Cellou Dalein ne souhaite plus collaborer avec vous à l’UFDG. Quelle est aussi votre position là-dessus ?

Bah Oury : il faut relativiser le terme collaborer. L’UFDG, j’en suis le principal fondateur. C’est moi qui ai signé la décision faisant de Cellou Dalein président de l’UFDG, en novembre 2007. Mais, puisque lui, il semble ignorer cela, au mépris des règles élémentaires de l’éducation que nous avons tous reçue dans ce pays, qui veut que celui qui vous offre l’hospitalité il faut savoir gérer cette relation avec toute la déférence nécessaire, il piétine tout cela. Donc, je pense que ça montre qui il est. Et, ce que je souhaite, c’est que la justice fasse son travail le plus rapidement possible pour qu’on tourne cette page.

Guineematin.com : quand Cellou Dalein vous ferme complètement les portes de l’UFDG, pensez-vous qu’il vous craint ou bien il y a un autre problème entre vous deux ?

Bah Oury : le vieux Bâ Mamadou, l’ancien président de l’UFDG, nous avait prévenus en disant : si vous laissez Cellou Dalein seul agir, il va chercher des « Mbatoula » (lèche-bottes) qu’il va mettre autour de lui pour faire ce qu’il veut. Et le vieux Bâ Mamadou est allé plus loin. Il est allé voir Ahmed Tidjane Souaré, l’ancien Premier ministre, pour lui dire : viens à l’UFDG parce que tu pourras gérer ton ami. Bon, malheureusement, ceci n’a pas pu se faire.

Guineematin.com : vous voulez dire qu’il veut tout pour lui seul, et qu’il n’aime pas la contradiction ?

Bah Oury : bien entendu. Mais, de toutes les façons, tout le monde s’en rend compte. Ce n’est pas avec moi seulement, c’est avec tous les autres responsables politiques du pays. Maintenant, c’est un caractère qui est connu de tous.

Entretien réalisé par Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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