Kaly Bah de l’UFC sur Kéléfa Sall : « il n’était pas frustré, c’était un homme qui était malade »

Les amis et connaissances de feu Kéléfa Sall, ex-président de la Cour Constitutionnelle, continuent d’apporter des témoignages sur l’homme qui a marqué son temps, notamment ces dernières années. Dans la journée de ce lundi, 29 juillet 2019, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à monsieur Kaly Bah, vice-président de l’Union des Forces du Changement (UFC), très proche du défunt.

Kaly Bah, vice-président de l’Union des Forces du Changement
Kaly Bah, vice-président de l’Union des Forces du Changement (UFC)

Kéléfa Sall est décédé dans la matinée du samedi 27 juillet 2019 à Conakry. Un de ses amis, en l’occurrence Kaly Bah de l’UFC, se souvient d’un homme qui était une école. « Je suis très triste d’apprendre le décès d’un ami, d’un frère. J’ai connu Kéléfa Sall dans les années 90. Plus précisément en 1992, lorsque je me suis marié. Parce que Kéléfa Sall et moi, nous avons épousé des copines très intimes. Depuis 1992, on ne s’est presque pas quitté. On se rend visite. Je me rappelle, lorsque j’ai subi un accident de la circulation ici, j’ai eu la jambe cassée, Kéléfa a été l’un des premiers à se déplacer pour me rendre visite à la maison, pour me réconforter. Lui aussi, lorsqu’il est souvent tombé malade, à son retour des visites, parce que parfois il est à Paris, ma femme et moi, on lui rend visite à la maison, on partage le repas ensemble. J’ai connu un homme intègre, très sérieux. Kéléfa Sall était une école. C’est une école de la méthode de l’organisation, une méthode de l’endurance au travail. Un homme pour qui, servir l’Etat est un sacerdoce avec les exigences de transparence et d’intégrité. On l’a perdu aujourd’hui, je pense que c’est la Guinée, c’est l’Afrique qui a perdu un homme, un cadre, un magistrat de très grande valeur, parce qu’il a fait de très grandes études, ici et ailleurs. Donc, je suis triste, je souhaite que Dieu ait l’âme de ce monsieur au paradis ».

Toutefois, Kaly Bah a tenu à rappeler à l’ordre ceux qui sont entrain de politiser le décès de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle. « Kéléfa Sall, il n’y a pas une semaine, on partageait un repas chez lui. Il était serein. Je n’ai pas vu en lui un homme qui était frustré ou déçu. Mais plutôt un homme qui était fier, qui m’a dit quelque chose que j’ai retenu. Il m’a dit, Kaly tu sais, dans l’exercice de mes fonctions, j’ai toujours pensé à mes filles. Je n’ai que des filles qui doivent se marier. Donc, tout acte que je pose, je pense à mes filles. Qu’en dira-t-on dans l’avenir par rapport au comportement de leur papa ? Donc pour ça, je pose des actes et pour ça, je pose des valeurs. Ça, on a échangé la semaine dernière et je l’ai retenu. Donc, de ce point de vue, je pense que ce n’est pas une question de frustration. On a limogé combien de personnes ici, qui occupaient des hautes fonctions, en l’occurrence moi qui suis devant vous. J’ai occupé des hautes fonctions, mais plus de deux fois, trois fois, j’ai perdu mes fonctions. Mais, cela ne m’a pas affecté. Je suis toujours là, serein. Donc, il ne faut jamais politiser le décès de quelqu’un, en parlant d’injustice, de frustration. Kéléfa n’était pas ce genre d’homme. Il n’était pas frustré, c’était un homme qui était malade. Il y a très longtemps, il avait un problème de cœur, il a subi beaucoup d’interventions, il partait en Europe et il revenait, bien qu’il soit à la Cour Constitutionnelle, il se soignait…C’est un problème de destin, son heure était arrivée… », a laissé entendre monsieur Bah.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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