Interpellation spectaculaire d’un charlatan à Labé : les précisions du procureur (vidéo)

Un détachement de l’Escadron Mobile N°8 de la Gendarmerie Nationale de Labé, accompagné du substitut du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de ladite ville, Patrice Koma Koïvogui, vient de procéder l’interpellation spectaculaire d’un charlatan du nom de Mamadou Saïdou Bah et ses apprentis à Boléya, un secteur du quartier Tata I, relevant de la commune urbaine, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée, à travers la vidéo ci-dessous.

Cette mission a été dépêchée sur le terrain par le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Labé, Ansoumane DOUNO. « Vous vous parlez de marabout. Mais, pour moi c’est un escroc. Vous pouvez voir un marabout qui a le chapelet, il a des fétiches, il a tout ce qu’il faut ? Il a un grand nombre de matériel qui ne fait pas croire à un marabout. Ce sont des escrocs purement et simplement. Ce que je peux dire hein. Ce n’est pas un marabout. Pour moi, un marabout, c’est quelqu’un qui a appris le Coran, qui enseigne les gens, il fait prier les gens. Mais, ce n’est pas quelqu’un qui va, à l’aide de ce qu’il a, appeler le public pour pouvoir escroquer les gens, parce qu’il ne le fait pas gratuitement » a expliqué le procureur de Labé, Ansoumane DOUNO.

Le marabout et ses acolytes qui passent pour ses apprentis sont accusés de cas de viol sur des pauvres filles et femmes qui s’étaient aventurées vers Boléya pour se faire soigner par le charlatan. « Moi, j’étais couché chez moi la nuit, on m’a appelé pour dire attention monsieur le procureur est-ce que vous êtes au courant de ce qui se passe à Labé ? J’ai dit non moi je ne sais pas. Il dit à côté de l’aéroport, il y a un groupe d’éléments là-bas qui sont entrain d’arnaquer les gens. Ils se font guérisseurs et en plus de ça personne ne dort dans le quartier. Il y a la musique, quand vous y allez aussi, vous trouvez qu’ils sont tous sous. Il y a des filles qui sont nues. J’ai dit mais moi je ne suis pas au courant de ça. Je me suis renseigné. J’ai appelé le maire. Je lui ai dit est-ce que vous êtes au courant de ce qui se passe dans votre commune ? Il a dit effectivement qu’il a été informé qu’il y a des gens qui sont entrain de violer des filles. J’ai dit maintenant moi je prends mes dispositions. On a envoyé l’Escadron qui est parti interpeller les gens. Effectivement, ils ont trouvé qu’effectivement c’est comme ça. Je les ai fait accompagner par mon substitut. C’est pour éviter des dérapages. Mon substitut était avec eux », a-t-il ajouté.

Certaines autorités locales, cadres de l’administration et journalistes sont soupçonnés d’avoir des relations privilégiées avec le prévenu en question. Les pressions ont alors commencé sur le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance, Ansoumane DOUNO qui a déjà reçu certaines visites dans son bureau. « Ah bon ! Tout compte fait, quel quel soit, même pas ce dossier seulement. Tout dossier doit être mené à bon port. Mais, ce cas présent, moi je n’en veux pas à ceux qui interviennent. Je sais qu’ils n’ont aucune influence sur moi. C’est ça l’important. Ce qui est clair et certains ceux qui sont là aussi on les considère comme accusé. Tout accusé est présumé innocent. Je ne dis pas qu’ils sont coupables. Mais, c’est à nous maintenant de prouver qu’ils sont coupables. Il faut avec tous les éléments que nous avons trouvés sur eux, il y a des preuves. Il y a des fétiches, des gris-gris. Il y a toutes sortes de chose avec eux. Il y a des choses immaculées même peut-être de sang. C’est avec ça maintenant qu’ils font croire aux gens qu’ils sont capables de quelque chose » a-t-il insisté.

Les prévenus sont donc poursuivis pour « charlatanisme, usage et détention de drogue parce qu’ils donnent de la drogue aux gens. Les filles sont droguées. Quand vous venez par exemple pour vous soigner, on fait le breuvage là, on vous donne ça. Vous êtes venus habillé, vous vous réveillez nu. Vous comprenez ce qu’ils ont fait. Vous trouvez peut-être qu’on vous a violé ».

Parmi les chefs d’accusation, on parle aussi d’atteinte à la santé publique et de nuisance sonore…

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334

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