Cellou prévient Alpha Condé sur le 3ème mandat : « tant qu’il n’a pas compris, on va continuer… »

La sortie de prison des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) n’entame pas la détermination des opposants au 3ème mandat pour Alpha Condé. Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, appelle ses militants et sympathisants à resserrer les rangs dans la lutte engagée par le FNDC, dont son parti est membre. Pour lui, les manifestations se poursuivront jusqu’à ce qu’Alpha Condé renonce au projet de nouvelle constitution. Il l’a dit à l’occasion de l’assemblée générale du parti, tenue ce samedi 30 novembre 2019, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’entame de son discours, Cellou Dalein Diallo a félicité ses partisans pour la mobilisation dont ils ont fait preuve lors de la marche précédente avant de les inviter à ne pas lâcher prise. « J’ai été fier de votre participation remarquée à la marche pacifique du FNDC le 26 novembre dernier. Vous étiez sortis massivement répondre à l’appel du FNDC. Je vous félicite. Cette marche a eu lieu dans des conditions particulièrement éprouvantes en raison de la chaleur et de la longueur du parcours… Vous n’avez reçu aucun sou, on n’a pas envoyé vous cherchez, on ne vous a même pas rappelé que le matin on avait une marche. Vous le saviez parce que vous êtes des patriotes, vous voulez la paix, vous voulez la démocratie, vous voulez la justice pour votre pays et vous avez tout abandonné pour consacrer votre journée à cette marche malgré les conditions particulièrement éprouvantes qui prévalaient ce jour-là. Soyons prêts pour la prochaine marche du FNDC. Il faut qu’Alpha Condé comprenne, tant qu’il n’a pas compris, on va continuer. On ne va pas laisser monsieur Alpha Condé s’offrir une présidence à vie. Ce n’est pas possible. Il a déjà suffisamment démontré son incapacité à diriger notre pays. Il a malmené l’unité nationale, il a dévoyé la démocratie, sacrifié les acquis, violé les droits humains. On ne veut pas de lui, il n’a qu’à partir au terme de son second et dernier mandat », a-t-il dit avec insistance.

Parlant du processus électoral, le chef de file de l’opposition a fustigé le « sabotage » de cette opération dans les fiefs de l’opposition par la CENI, qu’il dit être aidé par le gouvernement. « Cette révision se fait dans des conditions chaotiques parce qu’il n’y a aucune organisation. Il y a un sabotage par l’institution chargée d’organiser les élections, la CENI et le gouvernement de la République qui devait veiller à ce que tous les guinéens puissent s’enrôler et voter. Mais, malheureusement, nous constatons qu’il y a une sainte pagaille partout dans le pays. On empêche les gens de s’enrôler dans les fiefs de l’opposition en disant qu’il n’y a pas de consommables, il n’y a pas de récépissés, la machine est en panne, l’agent est malade. On invente mille difficultés pour empêcher l’opposition de s’enrôler… Malgré ces difficultés, malgré ces conditions difficiles, faites tout pour vous enrôler. Je sais que vous allez vous battre pour vous faire enrôler. Je sais que nous sommes des combattants, l’opposition guinéenne, nous sommes des combattants, on ne va jamais démissionner. Il faut que vous continuiez à vous organiser partout à l’intérieur et à l’extérieur pour vous faire enrôler», a-t-il martelé.

En outre, sur le choix des candidats au primaire en prélude aux élections législatives, le président de l’UFDG a reconnu tacitement que son parti est confronté à des difficultés, notamment sur le choix des candidats. Pour lui, le parti regorge tellement de cadres compétents et engagés qu’on a du mal à faire un choix judicieux sans frustré. « Vous savez que pour participer aux élections législatives, il faut qu’on ait des candidats au niveau de la liste uninominale et au niveau de la liste nationale. Vous savez que l’UFDG compte près de 5 millions de militants. Si j’ai sollicité votre assistance dans une circonscription comme la plus grande, comme la plus petite, il faudrait qu’on trouve un candidat au poste de député uninominal. Il y a beaucoup qui le mérite. Mais vous savez, dans toutes les circonscriptions, vous avez parfois 10, 20 et parfois 100 candidats ; et tous veulent être députés de l’UFDG. Mais, on ne peut pas désigner tout le monde en même temps. Les gens veulent être députés pour continuer le combat à l’Assemblée nationale. C’est légitime. Comment choisir un lorsqu’il y a deux trois jusqu’à 100 qui le méritent ? C’est sûr que certains seront brimés, mais je demande votre indulgence », a-t-il conseillé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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