Bah Oury : « la nouvelle constitution, c’est le reniement de tous les combats et acquis démocratiques de ces 20 dernières années »

Bah Oury, président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée

Comme annoncé précédemment, plusieurs acteurs politiques de l’opposition ont pris part ce mardi, 17 mars 2020, à la plénière le front national pour la défense de la constitution. Et, à l’issue de rencontre à laquelle les guinéens ont été appelés à manifester les 21 et 22 mars prochain, le leader de l’UDD (union pour la démocratie et le développement) a laissé entendre que le peuple de Guinée se trouve à une phase délicate de son combat politique. Bah Oury s’est aussi attaqué à la nouvelle constitution et au fichier électoral. L’opposant estime d’ailleurs que ce fichier ne peut être utilisé pour valider aucune élection, aucune consultation en Guinée, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A en croire le président de l’UDD, l’adoption d’une nouvelle constitution fera table rase des acquis démocratiques que la Guinée a engrangé dans son cheminement vers l’Etat de droit. C’est pourquoi, Bah Oury appelle les militants du RPG se remettre en cause et à prendre leurs responsabilités pendant qu’il est encore temps.

« Nous sommes dans une phase très délicate de notre combat politique. Ce n’est pas un combat qui a commencé il y a cinq ou six mois. C’est le combat de toute une génération qui risque d’être sacrifiée, si le 22 mars, une nouvelle constitution et une nouvelle assemblée sont mises en force. Pourquoi ? Parce que la nouvelle constitution, c’est le reniement de tous les combats et les acquis démocratiques de ces 20 dernières années. Les militants du RPG ont été parmi ceux qui ont été le plus martyrisés pour que nous puissions avoir un processus démocratique conforme à un certain idéal universel. Et, c’est aujourd’hui au nom du RPG que cet idéal est en train d’être sacrifié. Le peuple du RPG doit se remettre en cause et prendre ses responsabilités par rapport à la question de la nouvelle constitution. Par rapport à la question du fichier électoral, ce sont des années de lutte. Et, à ce niveau-là, il faut rendre hommage à des personnes qui ne sont pas là aujourd’hui. Ce sont le doyen Bâ Mamadou, Siradiou Diallo, Jean Marie Doré et tant d’autres qui, pendant des heures et dans des conditions difficiles, au moment où il y avait une opposition extraparlementaire, se sont battus pour que le processus démocratique et politique guinéen puisse avoir une CENI, les bulletins unique de vote », a expliqué Bah Oury.

Pour Bah Oury, l’actuel fichier électoral guinéen ne peut conduire à aucune élection dans le pays. Car, dit-il, il existe plus de quatre millions d’électeurs problématiques dans ce corps électoral de plus de sept millions d’électeurs. « En plus des 2 400 000 électeurs qui n’ont aucune pièce justificative, il y a les deux millions qui sont là uniquement sur la base d’une attestation contresignée par un chef de quartier. Si deux millions couvrent l’écrasante majorité des mineurs qui ont été recensés ; donc, 4 500 000 électeurs sur un corps électoral estimé à 7 700 000 électeurs, il va de soi qu’aucune élection, aucune consultation ne peut être validée par l’utilisation de ce fichier. Demain, la communauté nationale, régionale et internationale, quel que soit ce qui va être déclaré, ne reconnaitra pas ce qui pourrait se passer le 22 mars dans notre pays », a insisté Bah Oury.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box