Selon le Collectif pour la transition en Guinée (une plateforme d’associations de Guinéens vivant en Europe), la Guinée a aujourd’hui une grande chance et une véritable opportunité à saisir. Il s’agit de faire en sorte que la transition qui s’ouvre dans le pays après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Alpha Condé, soit effectivement réussie. Et pour cela, le CTG estime qu’il faut que les Guinéens se donnent les mains et travaillent dans ce sens, mais aussi que ceux qui sont à la tête du pays donnent le « bon exemple ».
C’est le message délivré par Sorel Keïta, le porte-parole du Collectif pour la transition en Guinée, lors de la rencontre entre le comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) et les associations de Guinéens vivant à l’étranger. Une rencontre qui s’est tenue ce mercredi, 15 septembre 2021, à Conakry, et qui s’inscrit dans le cadre des concertations nationales sur la conduite de la transition. Il s’est exprimé au micro d’un reporter de Guineematin.com, au sortir des travaux.
« La Guinée ne se fera pas sans l’apport et la contribution de tous ses enfants. Je dis bien de tous ses enfants de l’extérieur comme ceux de l’intérieur. Et c’est très important de ne pas opposer les Guinéens de l’intérieur à ceux de l’extérieur. C’est le message que le colonel Mamady Doumbouya a passé et nous, on a été très touchés par ce message. Mais ce n’est pas tout. Le colonel a fait des déclarations formidables depuis le coup de force. Mais en réalité, ces déclarations ont été suivies d’actes et de faits, notamment la libération des prisonniers politiques sans condition.
Et nous, ça nous a touchés au collectif pour la transition, parce que vous n’êtes pas sans savoir que depuis le mois d’avril, au sénat français, nous avons lancé une campagne pour la libération de tous les prisonniers politiques. Donc, lorsque quelqu’un arrive au pouvoir et libère ces prisonniers, nous n’allons faire la fine bouche, nous allons nous réjouir. Et c’est pourquoi nous nous réjouissons des premiers actes pris par le colonel. Moi-même, j’ai eu la chance d’échanger avec lui. Et je lui ai dit que nous avons pris acte du chemin intéressant qu’il est en train de prendre.
Mais que nous espérons qu’il continuera sur ce chemin-là. Parce que finalement, ce pays a trop souffert. Ce pays mérite d’être sauvé. Il sera sauvé par tous ses enfants, il sera sauvé surtout par ceux qui le dirigent. Si les dirigeants ne sont pas bons, rien ne sera possible. Parce qu’en Guinée, il y a un système. Et ce système-là, il est très puissant. Ce système, on le retrouve dans les rouages de la société. C’est contre ce système que nous tous ensemble devons lutter pour qu’il y ait moins de pauvreté, pour qu’il y ait moins d’injustice, moins de népotisme.
Pour les Guinéens puissent vivre heureux dans leur pays et que le Guinéen le plus malheureux soit notre boussole. Les plus pauvres doivent être au centre de nos préoccupations. Nous devons nous occuper des gens les plus malheureux. Lorsque nous arrivons à faire en sorte que le Guinéen le plus malheureux vive bien, nous tous, nous vivrons bien. La Guinée, ce n’est pas seulement un scandale géologique. C’est aussi un scandale humain, parce que c’est un pays qui a beaucoup de ressources humaines.
Le problème, c’est de les amener à travailler ensemble, donner la preuve par son exemplarité. Il faut être exemplaire. Ceux qui sont en haut doivent donner le bon exemple. Et s’ils sont exemplaires dans le bon sens, le reste de la population suivra. Parce que le Guinéen est courageux, parce que le Guinéen en a marre de cette situation que nous connaissons, parce que le Guinéen veut s’en sortir. Aujourd’hui, nous avons la chance de transformer nos rêves en réalité et faire en sorte que ce grand pays de grand peuple qui est la Guinée retrouve le chemin de l’espérance », a déclaré Sorel Keïta.
Propos recueillis par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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