Iboun Conté prévient : « si quelqu’un parle au nom de l’AGEPI, on va l’ester en justice »

A travers un congrès extraordinaire, tenu il ya deux jours, Alpha Abdoulaye Diallo a été porté à la tête de l’AGEPI (Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante). Une élection que conteste Moussa Iboun Conté, celui qui se dit « président légal et légitime » de la structure. Dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com, dans l’après-midi d’hier jeudi, 21 mars 2019, Moussa Iboun Conté soutient qu’il n’y a pas eu de congrès. Il n’exclut pas de porter plainte contre toute personne qui va parler au nom de l’AGEPI.

Guineematin.com : certains membres de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante ont organisé un congrès au cours duquel Alpha Abdoulaye Diallo a été élu à la tête de cette structure. Quelle est votre réaction?

Moussa Iboun Conté : écoutez, il n’y a pas eu de congrès au niveau de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante. Si vous avez suivi le déroulement de l’actualité concernant l’AGEPI, vous auriez dû franchement le relever. Mais, il faut rappeler qu’il n’y a pas eu de congrès parce que deux individus, à savoir Ibrahima Kalil Sylla et André Morel Gaston, ont soustrait et utilisé frauduleusement l’entête de l’AGEPI. Ils ont usurpé les fonctions et les titres du président de l’AGEPI.

Ils ont fait circuler l’entête en son nom, appelant les gens au congrès avec des documents anonymes. Ces pièces ont été interceptées, réunies et transmises à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ). Donc, sur cette base-là, le lieutenant-colonel Almamy Kalla Conté au niveau de la DPJ a adressé des mandats d’arrêt contre ces deux individus. Et, on devrait les présenter hier à 10 heures. Mais, avec la médiation de la Haute Autorité de Communication (HAC), à travers son chargé de mission, monsieur Condé, ces individus n’ont pas pu être mis à la disposition de la DPJ.

Donc, pour nous, jusqu’à preuve du contraire, au regard des statuts et des règlements intérieurs de l’AGEPI, il n’y a pas eu de congrès. Parce que les statuts sont clairs, pour que le congrès soit convoqué, il faut que cela émane de la demande des membres statutaires à jour de leur cotisation et sur la base du président de l’association.

Guineematin.com : dites-nous, qu’est-ce-qui ne va pas réellement au sein de cette structure ? Pourquoi ce congrès a été anticipé ?

Moussa Iboun Conté : non, il n’y a pas eu de congrès anticipé. Je voudrais qu’on s’entende sur les termes. Il y a un amalgame dans ce pays. On pense que tous ceux qui sont détenteurs de journaux sont membres de l’AGEPI. Non ! Ceux qui sont membres de l’AGEPI, si vous avez remarqué, tous les grands journaux n’étaient pas là-bas. Parce qu’ils savent le contenu des statuts et des règlements intérieurs de l’AGEPI.

Donc, ceux qui étaient là-bas, il y avait des imprimeurs et même des metteurs en pages. Eux, ils pensent qu’ils sont membres de l’AGEPI. Non. Ils ne sont pas membres de l’AGEPI. Et si vous regardez la liste, vous l’analysez très bien, vous ne verrez pas des patrons des grands journaux tel que l’Observateur, le Lynx, la Lance, l’Indépendant, le Diplomate et autres. Vous ne les verrez jamais. Ce sont des jeunes gens qui sont arrivés par effraction dans le métier, qui pensent qu’ils vont réussir dans le mensonge et dans la fausseté. Ça ne marchera pas.

On a demandé à ce que les gens se regroupent, qu’ils fassent des groupements d’intérêts économiques. Comment quelqu’un peut monter un journal, il est à la fois directeur de publication, rédacteur en chef, secrétaire général de rédaction, reporter et agent commercial. Vous avez vu ça dans quel pays du monde? On serait même obligé de demander aux écoles qui forment les journalistes de fermer. Parce qu’il n’y aura pas de débouchées si une seule personne peut faire 5 à 10 boulots. Donc, il y a eu un minimum de critères qu’on a mis en place.

Ceux qui s’agitent-là voulaient que la subvention soit repartie sur la base de 8 mois. Mais, on ne peut pas accepter ça. L’année, c’est 12 mois. Si on dit que les gens vont commencer à travailler en janvier et cesser de travailler au mois d’août, les quatre mois de pause, le journal papier va disparaitre. Et, j’ai été très clair, ce n’est pas à ma présence à l’AGEPI que le journal papier va disparaitre. Et ce monsieur, Alpha Abdoulaye Diallo, il a quitté l’AGEPI depuis 2005. Quand Yacine a refusé de le mettre président par intérim, il a mis Tibou Kamara à sa place.

Depuis, il a quitté l’AGEPI et il n’a jamais réintégré l’AGEPI. Je le défie de montrer un document de sa réintégration. Donc, pour nous, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu de congrès à l’AGEPI. Au moment opportun, à la fin du mandat qui arrive à terme, le 17 septembre 2020, on va convoquer un congrès régulier et moi je ne suis pas candidat à ma succession, parce qu’on a dit que c’est un mandat unique de 5 ans et non renouvelable.

Guineematin.com : face à une telle situation, que comptez-vous faire ?

Moussa Iboun Conté : pour les voies de recours, hier (mercredi 20 mars 2019) il y a un huissier qui était parti là-bas faire un acte. Donc, nous attendons, si l’un d’entre eux parle au nom de l’AGEPI, on va l’ester en justice. Il va nous dire sur quoi il se fonde pour parler au nom de l’AGEPI. Et, notre mandat court encore. Et, nous sommes censés prendre des dispositions contre les individus qui agiront au nom de l’AGEPI. D’ailleurs, il y a deux d’entre eux qui vont être déférés devant le parquet, à savoir Ibrahima Kalil Sylla et André Morel Gaston.

Propos recueillis par Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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