Démission de Cheick Sako : ce qu’en disent les politiques et la société civile de Kankan

Cheick Sako
Maître Cheick Sako, ministre de la Justice
Me Cheick Sako, ministre de la Justice démissionnaire

Vingt quatre (24) heurs après l’annonce de la démission de Cheick Sako de la tête du ministère d’Etat à la justice, les réactions se multiplient tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. A Kankan, politiciens de tous bords et acteurs de la société civile locale ont une perception différente de cette démission, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Même si c’est le 20 mai que Me Cheick Sako a déposé sa lettre de démission chez le Président de la République, c’est dans la journée du 27 mai qu’elle a été révélée au grand public. Une démission qui a fait couler un flot d’encre et qui est diversement appréciée à Kankan.

Mamby Camara

Pour la coordination régionale du RPG Arc-en-ciel à Kankan, c’est un non-événement. « Du côté du RPG à Kankan, la démission du ministre n’a aucune importance. Il est libre de rester ministre ou de quitter. Donc, cette démission pour nous est un non évènement. Ce qu’il a dit dans sa lettre n’engage que lui. Est-ce qu’il a été associé à la rédaction de la Constitution de 2010 ? C’est le peuple qui a décidé à la base de mettre en place une nouvelle Constitution, on ne peut pas l’associer à ça, ça c’est la volonté du peuple », a laissé entendre Mamby Camara, coordinateur régional du parti au pouvoir à Kankan.

Mohamed Kaba

Par contre, Mohamed Kaba, coordinateur régional du PADES, pense que Cheick Sako à totalement raison de s’en aller, s’il ne partage pas la même vision que le gouvernement « Notre réaction est vive par rapport à la mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion, à l’insécurité. Donc, si Cheick Sako, juriste de profession, arrive à démissionner du gouvernement, moi je pense qu’il a pleinement joué son rôle. Il veut aussi donner une opportunité aux jeunes magistrats que la justice doit être indépendante. Donc, s’il n’arrive pas à se comprendre avec le gouvernement, il a le plein droit de quitter pour ne pas être jugé par le tribunal de l’histoire », soutient monsieur Kaba.

Dr Lounceny Chérif

Dans la lettre de démission, Me Cheick Sako dit n’avoir pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution. Pour Docteur Lounceny Chérif, président du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Kankan, l’argument de maître Cheick Sako est valable. « Je crois que là, c’est un argument qui est valable, en tant que ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, s’il y a une révision constitutionnelle, il devrait être le premier à être associé. Ce n’est pas politique ça, c’est un problème de loi », a-t-il dit.

A rappeler que dans un décret lu sur les médias publics, Alpha Condé a nommé Mohamed Lamine Fofana, ministre conseiller du chef de l’Etat auprès des Institutions, comme ministre intérimaire de la Justice.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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