Le puissant Makissa écrasera-t-il le petit Marouane ? Le procès reporté

Me Lamine Sidimé, ancien Premier ministre et ancien président de la Cour suprême, aujourd’hui avocat du Directeur national des impôts
Me Lamine Sidimé, ancien Premier ministre et ancien président de la Cour suprême, aujourd’hui avocat du Directeur national des impôts
Me Lamine Sidimé, ancien Premier ministre et ancien président de la Cour suprême, aujourd’hui avocat du Directeur national des impôts

Comme indiqué dans un de nos articles de la semaine dernière, le Directeur national des impôts, Aboubacar Makissa Camara a porté plainte contre le journaliste Habib Marouane Camara, au tribunal correctionnel de Kaloum. Et, pour mieux cuisiner le journaliste, le patron des impôts s’est attaché les services de l’ancien Premier ministre et ancien président de la Cour Suprême, le doyen Lamine Sidimé.

Justement, dans la matinée de ce mercredi, 17 juillet 2019, maître Lamine Sidimé a bien entamé son rôle qui a d’abord semblé d’être démoralisé son vis-à-vis, notamment lorsque l’avocat du journaliste a invoqué la double incompétence du tribunal de Kaloum. « Marouane n’est pas une presse ! Marouane n’est pas un organe de presse ! Il n’a pas écrit sur sa page pour informer ! C’est pour désinformer. Donc, madame la présidente, je vous prie de juger cette affaire », a notamment demandé l’ancien Premier ministre, devenu avocat du Directeur des impôts.

Me Salifou Béavogui, avocat du pauvre journaliste Habib Marouane Camara

Pourtant, Me Salifou Beavogui, un des avocats de la défense, avait estimé que le tribunal correctionnel de Kaloum est incompétent à connaître de cette affaire. « C’est la loi sur la liberté de la presse qui doit être appliquée à cette affaire. C’est un journaliste qui comparaît devant vous. Pour preuve, dans la citation directe adressée par la partie civile à votre tribunal, il est indiqué ‘’Habib Marouane Camara, demeurant à la radio Nostalgie’’… Ce qui prouve qu’il est poursuivi en qualité de journaliste. Madame la présidente, ne voyez pas le poids des justiciables ; mais, regardez le poids des arguments ! Acceptez de dire le droit dans cette affaire. Je défends un simple journaliste contre le tout puissant directeur national des Impôts. Je l’assume ! La vie est une question de choix. Donc, demain, ne soyez pas surpris d’apprendre que le cabinet de maître Bea est fermé pour non-paiement des Impôts », a ajouté maître Salifou Béavogui, sur un ton sarcastique.

Finalement, le tribunal a décidé de juger. Mais, à la demande de la défense, l’audience a été reportée à huitaine afin de permettre à maître Salifou Béavogui de mieux prendre connaissance du dossier.

À noter que le tout puissant Aboubacar Makissa Camara, Directeur national des impôts, était dans la salle, en tant que plaignant comme pour rajouter à la pression sur les « petits » avocats du pauvre journaliste qui risque d’être dévoré par les questions du non moins influent Lamine Sidimé, ancien Premier ministre, ancien président de la Cour Suprême… Pourtant, le journaliste continue à rêver d’une justice équitable dans cette affaire et croit dur comme fer à sa victoire au bout du compte…

À suivre !

Du TPI de Kaloum, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. 621 09 08 18

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