Kindia : 8 présumés manifestants contre un 3ème mandat libérés par la justice

Le tribunal de première instance de Kindia a rendu son verdict hier, mercredi 23 octobre 2019, dans le procès des huit présumés manifestants contre un troisième mandat pour le président Alpha Condé arrêtés à l’occasion des manifestations appelées par le FNDC la semaine dernière. La juridiction a estimé que les prévenus ne sont pas coupables des faits qui leur sont reprochés et ordonné leur remise en liberté, a constaté un correspondant de Guineematin.com sur place.

Youssouf Barry, Mamadou Pathé Diallo, Mamadou Bah, Boubacar Barry, Abdourahmane Camara, Mamadou Oury Diallo, Ibrahima Camara et Oumar Barry ont été interpellés dans la nuit du dimanche, 13 octobre et dans la matinée du 14 octobre dernier. Ils étaient poursuivis pour « participation à un attroupement interdit sur la voie publique ». Des accusations qu’ils ont tous rejeté à la barre, assurant qu’ils ont été arrêtés individuellement alors qu’ils ne participaient à aucune manifestation.

De son côté, le ministère public avait laissé entendre que les prévenus ont effectivement participé à un attroupement interdit, c’est-à-dire à la manifestation appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution contre le projet de troisième mandat du président Alpha Condé. Ils ont également brûlé des pneus du carrefour Wondima au centre-ville, en passant par Komoya, Mangoya, Tafory et le marché Sanloyah, avait dit le procureur, qui a requis 6 mois d’emprisonnement et une amende de 500 000 francs contre 7 des 8 prévenus.

Mais le tribunal, par la voix de son président Daye Mara, a estimé que les huit mis en cause ne sont pas coupables des faits mis à leur charge et les a renvoyés tous des fins de la poursuite pour délit constitué. Une décision vivement saluée par Me Sékou Sylla, le représentant du collectif d’avocats de la défense. Ce dernier pense que la justice a dit le droit dans ce dossier. « Il n’y a aucune infraction qui a été commise par nos clients. C’est pourquoi le tribunal les a renvoyés des fins de poursuite de délit non constitué, conformément à l’article 544 du code de procédure pénale guinéen.

Le droit a été dit parce que les gens ont été interpellés de façon isolée, ils n’ont commis aucune infraction. On les a arrêtés de façon individuelle alors qu’ils n’étaient pas armés, ils n’étaient pas en attroupement. Au jour d’aujourd’hui, nous avons constaté que vraiment l’Etat de droit est en train de s’installer en Guinée mais surtout avec les magistrats qui sont en train de comprendre ce que c’est le droit. Le président de cette audience a été indépendant dans sa tête. Dans sa prise de décision, il a été libre. Même s’il a reçu des appels, il a estimé que le droit c’est de renvoyer les prévenus des fins de poursuite parce qu’ils n’ont commis aucune infraction », a dit l’avocat.

Dix jours après leur interpellation, les 8 prévenus ont recouvré leur liberté et sont rentrés chez eux.

De Kindia, Amadou Bailo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tel. (00224) 628516796

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