Kinièbakoura (Siguiri) : le maire Mohamed Keïta accusé de favoritisme dans la gestion des fonds d’investissement

Mamady I Kéita, maire de Kinièbakoura

Depuis deux ans, les bureaux de l’exécutif communal de la commune rurale de Kinièbakoura (une localité située à environ 15 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Siguiri) sont fermés. Le maire de la localité, Mohamed Keïta, aurait déserté du siège de la commune depuis 2019, après avoir été agressé par des jeunes du district de Kinièbakoura Centre. Depuis, il s’est établi dans le district de Djomabana avec le receveur communal et même le secrétaire général de la commune. Et, à Kinièbakoura Centre, on l’accuse d’utiliser les recettes de la commune pour financer des activités développement dans les secteurs qui lui sont uniquement favorables. Et, depuis que Djomabana (le district d’origine du maire Mohamed Keïta) a été érigé en sous-préfecture, les populations de Kinièbakoura soupçonnent Mohamed Keïta d’octroyer les fonds de Kinièbakoura aux groupements de Djomabana.

Selon des informations confiées à Guineematin.com, c’est en 2019 que la crise de confiance a commencé à s’installer entre le maire Mohamed Keïta et ses administrés du district Kinièbakoura Centre. Et, c’était autour de la désignation d’un président de la jeunesse dudit district. Les tiraillements entre l’autorité communale et les populations de Kinièbakoura Centre s’étaient soldés par un conflit. Un conflit au cours duquel le maire Mohamed Keïta avait été molesté dans son bureau par des groupes de jeunes.

Mamady I Kéita, maire de Kinièbakoura

Après cet acte, le maire Mohamed Keïta a déménagé à Djomabana. Il est parti avec le receveur communal, le secrétaire général et quelques conseillers communaux qui lui sont favorables. Et depuis, le siège de la mairie à Kinièbakoura est fermé. Et, l’exécutif communal travaille à partir du district de Djomabana, sans associer les conseillers élus de Kinièbakoura à sa gestion. Egalement, on apprend qu’il n’invite même pas le président de district de Kinièbakoura aux réunions qu’il convoque au nom de la commune à Djomabana.

« C’est un confit qui date de 2019. Certains jeunes se sont opposés au maire, parce que le maire avait prononcé des propos déplacés à  l’encontre des sages de Kinièbakoura. Personnellement, j’ai été mis aux arrêts, accusé d’être le cerveau de l’agression du maire, j’ai fait 6 mois de prison. Et, le maire a fermé son bureau en le transférant dans son district natal Djomabana. Aujourd’hui, nous (populations du district de Kinièbakoura) sommes ignorés complètement. L’année passée, aucun groupement de Kinièbakoura, ni les secteurs relevant de Kinièbakoura, n’ont bénéficié du fonds de FODEL (fonds de développement local).

Pourtant, le maire recouvre des recettes sur le territoire du district de Kinièbakoura. L’année passée, nous avons déposé plus d’un milliard de nos francs. Et, aucune brique n’a été posée chez nous. Aujourd’hui, nous sommes très inquiets. Son district natal (Djomabana) est érigé en sous-préfecture à sa demande. Il est en train d’octroyer les fonds FODEL aux groupements de son district et les secteurs rattachés à Djomabana », a indiqué Karikan Traoré, le président du district de Kinièbakoura.

Joint au téléphone par le correspondant local de Guineematin.com, le maire Mohamed Keïta n’a pas voulu répondre à nos questions.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guinéematin.com

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