Après les plaques des véhicules et la téléphonie, le prix du carburant augmente : État prédateur !

Longtemps annoncée et reportée à cause de la protestation de la population, l’augmentation du prix du carburant a été finalement rendue effective hier, mardi 03 août 2021. La nouvelle a été reçue comme un coup de poignard par les Guinéens, confrontés qu’ils sont à des difficultés tous azimuts. Désormais, le prix du litre passe de 9 000 à 11 000 ; soit, une augmentation de 22,22%.

Les conséquences de cette augmentation ne se feront pas attendre. Notamment sur le coût du transport. Déjà avec l’état des routes, sur lequel nous reviendrons, le problème de transport se posait avec acuité. Notamment entre d’une part les villes de l’intérieur elles-mêmes et d’autre part entre elles et la capitale guinéenne.

A cela s’ajoute désormais l’augmentation du prix du transport. Car, même si les autorités tentent de faire deux poids deux mesures en augmentation le prix du carburant tout en intimidant les transporteurs de leur emboiter le pas, il est illusoire de penser que cette augmentation n’aura pas d’impact sur le coût du transport. Avant même cette décision, la capitale commençait à manquer de certains produits en provenance de l’intérieur du pays ; notamment les fruits et légumes.

Les commerçants expliquent la rareté de ces produits par le fait que de nombreux camions sont bloqués à l’intérieur du pays à cause du mauvais état de nos routes. C’est autant dire que cette augmentation du prix du carburant vient assommer les consommateurs. Lesquels espéraient que les autorités allaient sursoir à toute augmentation du prix du carburant pendant cette période dite de soudure.

En effet, le mois d’août est connu comme étant un mois plutôt difficile. A ce jour, le kilo de riz le plus prisé (qui est celui en provenance de la préfecture de Lola) est vendu à 9 000 francs guinéens contre 6 000 francs en période de récolte. A cause de l’augmentation du prix du carburant doublé du mauvais état de nos routes, cette année, le prix du kilo de cette denrée pourrait atteindre un record.

Malheureusement, on se rend compte que l’État guinéen n’a cure des difficultés auxquelles les citoyens sont confrontés. Car, l’augmentation du prix du carburant fait suite à une autre augmentation qui ne dit pas son nom. Il s’agit de la suppression par les sociétés de la téléphonie mobile de tous bonus accordés aux consommateurs. Une décision elle-même consécutive à l’augmentation des taxes imposées par l’Etat à ces sociétés.

Mais, il n’y a pas que le carburant et le téléphone qui ont connu une forte hausse. Il y a d’autres augmentations, comme celle concernant la nouvelle immatriculation des véhicules. Cette autre mesure constitue un véritable goulot d’étranglement pour les Guinéens. Tout au moins pour les propriétaires. Car, entre les tarifs annoncés et ceux pratiqués, il y a un décalage terrible. Mais, nous reviendrons sur ce dossier qui ressemble à une véritable opération d’arnaque.

Au regard de toutes les difficultés qui assaillent les Guinéens, ces derniers espéraient que les autorités devaient sursoir à cette augmentation au moins en attendant la fin des grandes pluies. Avec la décision annoncée hier soir, cet espoir s’est effondré. Mais, pour qui connait l’histoire de ce pays, il n’y a rien de surprenant. Depuis notre indépendance, l’État est au citoyen ce que le lion est aux autres animaux dans la jungle.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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