Conakry : une famille réclame plus de 500 millions à une société de gardiennage pour vol

Les responsables et employés de la société de gardiennage SOGUIDEF sont poursuivis au tribunal correctionnel de Dixinn pour des faits de vol aggravé au préjudice de la famille Sidibé. Les débats dans ce dossier, se sont ouverts avant-hier mercredi, 27 février 2019, avec la comparution de quatre (4) prévenus, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Moussa Dioumessy, PDG de SOGUIDEF ; Bakary Konaté, contrôleur ; Mohamed Camara et Aboubacar Demba Camara, agents de SOGUIDEF, sont tous poursuivis pour vol aggravé dans le dépôt de lubrifiants de véhicule de la famille Sidibé. Les faits se seraient produits il y a plusieurs mois, au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma.

Les plaignants, Mohamed Djedi Sidibé et Ibrahima Kalil Sidibé, réclament plus de cinq cent millions de franc guinéens aux quatre prévenus.

À tour de rôle, Moussa Dioumessy et ses travailleurs ont été entendus à la barre. Devant le juge, Aboubacar Maféring Camara, les 4 responsables de la société de gardiennage SOGUIDEF ont tous nié les faits mis à leur charge.

Le premier à s’expliquer à la barre, est le gardien Mohamed Camara, le seul détenu sur les quatre prévenus. « Je ne connais rien dans cette affaire. Le jour où il y a eu ce vol, ma maman était malade, puis elle est décédée. J’ai appelé le contrôleur, Bakary Konaté, pour l’en informer. Il m’a donné la permission pour assister à l’enterrement. C’est à mon retour que quelqu’un est venu me demander si c’est moi Mohamed Camara. Dès que j’ai dit oui, directement il m’a attrapé pour m’amener au commissariat. Je ne suis pas l’auteur de ce vol et je n’étais au courant de rien. D’ailleurs, j’avais dis à mon contrôleur que Demba (le second agent, ndlr) envoyait des gens dans la cours. Au cas où quelque chose arrivait, ça serait de sa faute, parce qu’il envoyait des jeunes qui fument de la drogue jusque dans la cour. On a été arrêté tous les deux au début. Mais, sa maman a payé et ils l’ont libéré », a-t-il expliqué.

Le deuxième gardien du dépôt, Aboubacar Demba Camara, va prendre le contrepied de Mohamed Camara. « C’est faux ce qu’il est entrain de dire. Le jour où le vol a eu lieu, c’était son jour de garde. Il est venu me dire de rentrer chez moi, qu’il va prendre ma place. Je n’ai pas voulu accepter, mais il a insisté en disant qu’il voulait m’aider, il m’a même remis 5 000 FG pour mon transport. Après, je suis parti. Il dit ici qu’il a perdu sa maman, moi ce n’est pas ce qu’il m’avait dit. Il m’a dit que c’est son enfant qui est malade. Mais, il ne m’a jamais dit que de sa maman était malade. Après, il a disparu de la circulation », dit-il.

Des propos appuyés par le contrôleur, Bakary Konaté. « Mohamed Camara dit m’avoir appelé pour prendre la permission, ce n’est pas vrai. Il ne m’a jamais appelé, il a juste disparu de la circulation. J’ai plusieurs fois tenté son numéro, ça ne passait pas. Quand même, je l’ai toujours entendu dire que son enfant est malade. Mais, sa maman ? Jamais. Parlant des lubrifiants, je ne crois pas que ça soit du vol, parce que mes agents n’ont pas les clefs, ils gardent une cour dans laquelle tous les magasins sont fermés, personne n’y a accès à part la famille Sidibé. Ils disent que c’est par la toiture que le voleur serait entré, mais à moins que cette personne ne soit Spiderman. La toiture est très élevée, personne ne peut monter », a t-il précisé.

Même sons de cloche chez Mr Moussa Dioumessy, PDG de la société de gardiennage SOGUIDEF. « Je ne pense pas qu’il y ait eu vol dans cette affaire. D’ailleurs, un jour, monsieur Sidibé m’avait dit de renvoyer le gardien de nuit et laisser seulement celui de la journée et que lui-même va rester dormir la nuit. Une chose qui a été faite. Nous avons renvoyé le gardien de nuit et durant une semaine, il n’y avait pas de gardien pour la nuit, mais uniquement pour la journée. Pendant la nuit, je ne sais pas ce que Mr Sidibé faisait dans ce dépôt. Il avait envoyé un bélier qu’ils ont immolé après », souligne-t-il.

Après que le juge ait entendu les quatre prévenus, c’était au tour de la famille Sidibé d’expliquer les circonstances dans lesquelles le vol a eu lieu. Selon Ibrahima Kalil Sidibé, propriétaire des lubrifiants, ce cas de vol n’est pas le premier. « Ce n’est pas la première fois qu’on nous vole. L’autre fois, c’est des câbles ; la deuxième fois, c’est 50 bidons d’huile ; et maintenant, ils sont montés sur le toit pour enlever les tôles et percer les grands bidons contenant les huiles… Sur plus de 500 petits bidons de 5 litres, ils ont soustrait soit 2 ou 3 litres, et sur le cahier où on note les achats, j’ai vu des numéros de véhicules que je ne connais pas. Quand j’ai constaté cela, j’ai appelé le contrôleur pour l’en informer. J’ai même appelé les agents de la CMIS pour faire le constat. Ce jour, monsieur Konaté m’avait supplié de ne pas en parler à son patron, parce qu’il risquait de perdre son boulot. Si aujourd’hui, il nie… J’ai le cahier avec moi ici », a-t-il expliqué.

L’affaire a été renvoyée au 8 mars 2019 pour la suite des débats. D’ici là, un transport judiciaire se fera sur les lieux.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (224) 623 53 25 04

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