Manque d’eau à Kagbélen : le calvaire des ménagères

Depuis la fin de la saison pluvieuse, le calvaire habituel a repris pour les habitants de Kagbélen, un quartier périphérique de Conakry, relevant de la préfecture de Dubréka. Ces citoyens, particulièrement les ménagères, rencontrent d’énormes difficultés pour se procurer de l’eau. N’ayant pas d’eau courante, ces citoyens n’ont pour seul recours que les forages. Et pour certains, trouver de l’eau est un véritable parcours du combattant, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.

A l’avènement de chaque saison sèche, la situation est la même pour les habitants de ce quartier. Selon des témoins, l’eau fournie par la SEG ne vient pas dans leurs robinets depuis plusieurs années. Pour avoir de l’eau, ils sont obligés donc d’aller vers les forages. Et, ces forages étant peu nombreux, certains sont obligés de parcourir de longues distances et aller faire la queue pendant longtemps pour avoir quelques bidons d’eau, sans compter qu’il payer de l’argent pour chaque bidon rempli.

C’est le cas de Fatoumata Yarie Cissé, une ménagère, qui vit cette situation au quotidien. « Nous sommes obligés d’acheter de l’eau parce que nous n’avons d’eau à la pompe. Nous partons donc puiser dans les forages mais qui sont aussi distants de chez moi par exemple. Il faut parcourir donc une longue distance pour aller au forage. Et là-bas, je paye 200 francs pour chaque bidon rempli et 500 francs pour deux bidons », explique-t-elle.

Tout comme Yarie Cissé, de nombreuses femmes de Kagbélen vivent actuellement ce calvaire. Elles marchent au quotidien avec des bidons et des brouettes dans le quartier à la quête d’eau. « Dès que la saison sèche arrive, toutes les femmes de Kagbélen sont inquiètes. On ne peut rien faire sans eau. Ça nous fatigue tous les jours de parcourir une telle distance pour aller puiser de l’eau. Il y a même des femmes enceintes parmi nous », se plaint cette dame.

Et actuellement, avec les délestages électriques récurrents, la situation se complique davantage pour ces dames. Car, les forages ne fonctionnent que s’il y a le courant. « Le courant aussi nous crée assez de problèmes. On se réveille parfois à 04h du matin pour aller puiser de l’eau. Parce que sinon, le courant va partir sans qu’on ne puisse avoir de l’eau. On se fait accompagner souvent par nos maris pour minimiser les risques et pour avoir une plus grande quantité d’eau à ramener à la maison », témoigne une autre dame.

Face à cette situation, Hadja Mariama Ciré Camara, nourrice, appelle au secours de l’Etat. « Ma sœur et moi nous pouvons aller parfois jusqu’au Km36 pour avoir de l’eau. A Kagbélen ici, pour ne pas mentir, nous souffrons beaucoup. Nous demandons aux autorités et les personnes de bonne volonté de nous aider. Si tu parcours de telles distances pour puiser, à ton retour, tu es fatiguée. Alors que tu as d’autres choses à faire. L’Etat n’a qu’à nous aider vraiment à avoir de l’eau dans notre quartier », a-t-elle lancé.

Quant aux responsables du quartier que nous avons interrogés, ils n’ont pas souhaité se prononcer sur cette situation.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : (00224) 622 07 93 59

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