Conakry : 110 acteurs culturels outillés sur la nouvelle loi portant sur le droit d’auteur en Guinée

L’atelier de formation sur la vulgarisation de la loi portant sur le droit d’auteur en Guinée a pris fin ce mercredi, 25 septembre 2019 à Conakry. Pendant deux jours, ce sont cent dix (110) acteurs culturels guinéens qui ont pris part à cette rencontre d’échange organisée par le ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique à travers le Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA). La démarche vise à permettre aux participants de s’approprier du contenu de cette loi afin de s’en servir à bon escient, a appris sur place Guineematin.com à travers un ses reporters.

Durant deux jours, les participants ont échangé avec des experts venus du Burkina Faso, du Sénégal et du Cameroun autour du contenu de la nouvelle loi portant sur le droit d’auteur en République de Guinée. Une manière pour le département de vulgariser cette réglementation. Une initiative qui s’inscrit dan le cadre de la célébration en différé de la deuxième édition de la Journée Africaine du Droit d’Auteur et de la Gestion Collective.

A l’issue des travaux, les acteurs culturels ont exprimé leur reconnaissance à l’endroit des organisateurs de cet atelier et estimé que les auteurs guinéens pourront enfin profiter de leur art. Le célèbre Sékouba Kandia Kouyaté, artiste-chanteur-auteur-compositeur, s’est dit réconforté par cette nouvelle loi qui prend en compte les préoccupations des auteurs.

Sékouba Kandia Kouyaté, artiste-chanteur-auteur-compositeur

« Cet atelier est très important parce qu’on ne peut pas construire une maison sans le soubassement. C’est la fondation d’une maison qui fait sa garantie. Donc la fondation, c’est ce qu’on a fait aujourd’hui. Depuis 39 ans on attendait ce nouveau né qui favorise le droit et qui protège les artistes, car un artiste doit se nourrir de son art. Il y a des pays limitrophes qui se sont développés avec cette base, pourquoi pas nous la Guinée aussi ? Il y a des informations qui sont très importantes qu’on a reçues aujourd’hui et on est très heureux de participer à cette rencontre. Avoir une telle loi peut nous protéger et nous encourager à travailler aussi pour pouvoir préparer notre avenir à long terme », a t- il souligné.

Pr Joseph Fomété

De son côté, le Professeur Joseph Fomété, un des experts, a estimé que l’objectif recherché est atteint avant d’apporter des recommandations. « On a constaté que les participants étaient très curieux de comprendre les tenants et aboutissants de la nouvelle loi et nous avons donné le maximum de nous même afin de leur expliquer tous ce qu’ils avaient envie de savoir. Les cadres du BGDA ainsi que toutes les personnes qui ont été invitées ont été assez bien outillées pour commencer à appliquer cette loi. La première grande recommandation, c’est évidemment que ces textes d’application soient signés comme l’a promis Mr le ministre en charge de la culture, et la deuxième grande recommandation que je pourrais dire, c’est qu’au temps que possible que le BGDA continu la sensibilisation à destination des consommateurs du droit d’auteur et le droit voisin de manière à ce que les redevances soient payées afin d’améliorer le quotidien des auteurs et des artistes guinéens », a martelé l’expert Camerounais.

Me Kerfala Makanéra, conseiller juridique du ministre de la Culture

Afin que les auteurs vivent du fruit de leur création, le conseiller juridique du ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique, maitre Kerfala Makanéra, a apporté des pistes de solution. « Les dispositifs de la loi existent, mais il faut aussi former les officiers de police judiciaire et les magistrats parce que le droit d’auteur, il faut aller à cette école. N’est pas spécialiste de droit d’auteur qui le veut. Les magistrats de l’ordre judiciaire ne maîtrisent pas le droit d’auteur, la piraterie telle que définie dans le code pénal et la piraterie consacrée par nos textes de loi sur la propriété littéraire et artistique ne sont pas les mêmes. C’est pourquoi dans cet atelier on leur a fait appel pour qu’ils s’approprient des dispositions pertinentes de la loi, pour qu’ils puissent véhiculer le message, pour qu’ils puissent avoir un substrat pour juger », a-t-il précisé.

Hormis les cinq experts venus du Burkina Faso, du Sénégal et du Cameroun, le premier imam de la mosquée Fayçal de Conakry a pris part à la cérémonie de clôture de cet atelier. Elhadj Mamadou Saliou Camara a prodigué des conseils aux auteurs et a expliqué ce que l’islam dit sur la propriété intellectuelle.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 224 623 53 25 04

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