Barreau de Guinée : Me Mohamed Traoré passe le témoin à Me Djibril Kouyaté

Après son élection à la tête du barreau de Guinée, Me Djibril Kouyaté, le nouveau bâtonnier de l’ordre des avocats, a officiellement pris fonction ce vendredi, 11 janvier 2018. Il remplace ainsi Me Mohamed Traoré qui a passé deux mandats à la tête de cette institution. La cérémonie s’est déroulée dans un réceptif hôtelier de la place en présence des cadres du ministère de la Justice, des représentants d’associations de protection des droits de l’homme et de nombreux avocats, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Me Mohamed Traoré

Dans son discours, maître Mohamed Traoré, le bâtonnier sortant, a remercié les avocats pour la confiance portée en lui pour les deux mandats de 4 ans qu’il a passés à la tête de cette institution. L’ancien bâtonnier est revenu sur les actions menées pendant son mandat. « Ce que l’on pourrait retenir, c’est le fait que le Conseil de l’Ordre et moi avons tout mis en œuvre pour renforcer les relations de confraternité entre les avocats. Et ensuite, nous avons œuvré à ce que le barreau guinéen soit plus visible à l’extérieur. Et, c’est dans ce cadre que nous avons signé une convention de jumelage avec l’un des barreaux les plus forts, les plus grands de la France, à savoir le barreau de Versailles. Et, nous avons signé beaucoup d’autres accords avec différentes institutions. Nous avons aussi doté le barreau de Guinée d’un règlement intérieur dans lequel tous les principes qui fondent la profession d’avocat sont rappelés, afin que chaque avocat sache quelles sont les obligations qui sont les siennes dans le cadre de l’exercice de sa profession. Et, nous avons également eu à réaliser quand-même plusieurs sessions de formations dans le cadre du renforcement des capacités des avocats tant en formation initiale qu’en formation continue ».

Toutefois, maître Mohamed Traoré a laissé entende que le temps n’a pas permis de tout réaliser, bien que l’ambition soit là. Ainsi, il a cité par exemple le barreau. « Nous aurions souhaité que l’Etat nous accorde cette subvention. Malheureusement, cela n’a pas marché. Nous aurions voulu avoir une maison de l’avocat. Mais, comme je l’ai dit, ce n’est pas forcement notre faute. Dans tous les barreaux où il y a une subvention, une maison de l’avocat, il a fallu l’accompagnement de l’Etat. Donc, c’est peut-être ce que nous regrettons. Mais, nous pensons qu’avec le plaidoyer qui va continuer, le conseil de l’ordre fera face à cela ».

Me Djibril Kouyaté

De son côté, Me Djibril Kouyaté, bâtonnier entrant, a exprimer sa reconnaissance à l’endroit de tous les avocats pour la confiance portée en lui pour diriger l’institution. Conscient du rôle important du barreau dans l’ancrage de la démocratie, Me Djibril Kouyaté invite ses confrères au travail. « Chers consœurs et confrères, je vous convie à redoubler d’ardeur pour que notre institution puisse jouer le rôle qui est le sien, à savoir celui d’être à l’avant-garde du combat contre toute forme d’injustice, et d’être le véritable soldat de la démocratie et de l’Etat de droit, et que grâce à son action, le juge, le vrai, soit affranchi de toute forme de tyrannie, qu’elle émane des pouvoirs publics ou de toutes organisations sociales.(…) Le rayonnement de notre barreau à l’extérieur dépendra du prestige que nous construisons pour lui, ici à l’intérieur. Nous devons avoir foi à notre institution en lui vouant un culte fanatique. Pour entretenir la flamme de cette foi, nous devons nous débarrasser de toutes nos aspérités à savoir : la paresse intellectuelle génératrice de trompeuses et nuisibles certitudes ; le narcissisme étroit qui nous rend esclave des médias, lesquels s’il est vrai nous servent, peuvent autant nous desservir ; la déloyauté ; le manque de confraternité ».

S’adressant aux représentants des pouvoirs publics dans la salle, le nouveau patron du barreau a dit qu’au regard de l’importance de son institution et de la prestation que ses membres fournissent auprès des Cours et tribunaux, il est important « qu’elle soit traitée sur le même pied d’égalité que toutes les autres institutions qui partagent la même vocation qu’elle. Elle doit bénéficier d’un siège digne de ce nom, de la subvention », a notamment demandé Me Djibril Kouyaté.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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