Mairie de Matoto : « le ministre n’a pas le droit d’annuler l’élection » (procureur)

Comme annoncé précédemment, le procès opposant l’UFDG au ministre de l’administration du territoire autour de la décision du Général Bouréma Condé d’annuler l’élection du maire de Matoto s’est ouvert ce jeudi, 31 janvier 2019, devant la cour suprême. Le principal parti d’opposition du pays qui assure que son candidat, Kalémodou Yansané, a remporté l’élection organisée le 15 décembre 2018, poursuit le ministre pour abus de pouvoir.

Face au juge de la Cour Suprême, le procureur a d’abord fustigé l’acte illégal du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Pour Williams Fernandez, il n’y a l’ombre d’aucun doute, le Général Boureima Condé a violé la loi, en annonçant qu’il « annule » l’élection du maire de Matoto dans un communiqué, alors qu’il n’en a ni le droit ni les prérogatives… « Le ministre n’a pas le droit d’annuler une élection. Il n’avait pas le droit de faire le communiqué qu’il a fait. Mais, en Guinée, les gens sont habitués à violer la loi, tout le monde viole la loi… », a d’abord lancé le procureur. L’air révolté par cette attitude du Général Boureima Condé, Williams Fernandez a encore asséné : « le ministre doit savoir ce qu’il fait et ce qu’il doit faire. Mais, mon Dieu, dans quel pays nous sommes ? La démocratie que nous voulons construire doit se faire dans le respect de la loi. Nous avons de beaux textes en Guinée ; mais, les gens ne les respectent pas… », a dénoncé l’avocat.

Seulement, Williams Fernandez estime que les avocats de l’UFDG n’ont, eux aussi, pas tapé à la bonne porte pour réclamer justice. Le procureur de la Cour suprême demande donc à la juridiction de se déclarer incompétente de juger cette affaire. Même s’il reconnait que la décision du ministre, Bouréma Condé, est illégale…

« Me Bea (l’avocat de l’UFDG, ndlr) n’avait pas qualité de saisir la Cour suprême, il devait plutôt saisir le tribunal du ressort. Nous, on examine, on est régi par la loi, on n’a pas le droit de violer la loi, on ne peut pas aller au-delà. Monsieur le président, dans cette affaire, je crois que les parties ont manqué de ce qu’elles doivent faire et comment elles devaient le faire. Il faut que les gens sachent, dans ce pays, ce qu’ils doivent faire. Le ministre doit savoir ce qu’il fait et ce qu’il doit faire. Mais, mon Dieu, dans quel pays nous sommes ? La démocratie que nous voulons construire doit se faire dans le respect de la loi. Nous avons de beaux textes en Guinée ; mais, les gens ne les respectent pas. La cour suprême est incompétente dans cette affaire. Monsieur le président, je souhaite que vous déclariez la Cour suprême incompétente de juger cette affaire », a déclaré le procureur Fernandez.

Les débats se poursuivent devant la cour suprême, où chaque partie cherche à faire valoir ses arguments.

De la Cour Suprême, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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