Conakry : des employés du cabinet Diagnostic menacent leur direction

Des agents en charge de l’opération de saisie travaillant pour le Cabinet Diagnostic sont très en colère. Ce mercredi, 06 février 2019, ils ont arrêté le travail et ont dénoncé ce qu’ils appellent leur mauvais traitement par ledit cabinet qui les a engagés il y a à peine trois semaines, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a rencontré certains parmi eux.

Le Cabinet Diagnostic, spécialisé dans la distribution de moustiquaires aux institutions internationales comme l’OMS et Stop Palu, en partenariat avec la fondation AMF, basée en Angleterre, a recruté le 25 février dernier, 405 agents de saisie pour une durée de travail de 35 jours. Mais, à peine recrutés, ces agents dénoncent leurs conditions de travail.

Selon Siba Monèmou, un des agents de saisie, « le cabinet Consulting nous a fait travailler deux jours avant que nous ayons le contrat. Nous sommes constitués par équipes : une équipe travaille de 7 heures à 14 heures ; l’autre commence de 14 heures à 20 heures et la dernière de 00 heures à 6 heures. Après quelques jours de travail, ils nous ont lu le contenu du contrat, nous disant que le coupon que nous saisissons à l’ordinateur est payé à 500 francs guinéens pour ceux d’entre-nous qui travaillons le jour et 550 francs pour ceux qui travaillent la nuit.

Après la lecture du contrat, nous ne l’avons pas trouvé intéressant pour nous à cause de l’intensité du travail qui est difficile. En plus, il y a une question sécuritaire pour ceux qui se déplacent la nuit. L’autre problème est lié au transport. Il y a certains, comme moi par exemple, je quitte Maférinyah, dans Forécariah, où je paye 31 000 francs guinéens pour l’aller et le retour.

Si j’évalue, 10 jours me font 350 mille. Pour l’intensité du travail, personne ne peut saisir plus de 100 copies une nuit. Et quand tu multiplie 100 copies, tu as 50 mille francs. Imaginez pour celui qui doit payer plus de 30 mille francs comme frais de transport, sans compter sa nourriture. Nous leur avons donc dit d’augmenter. Mais jusque là, rien.

Un autre agent gréviste, en la personne de Mamadou Adama Diallo, a dit que le cabinet Diagnostic les a juste bernés. « Ils nous ont dit qu’on devait travailler en trois groupes : le matin, la journée et la nuit et que nous serons rémunérer par rapport à ça. Du coup, les gens ont demandé à voir le contrat de travail. Mais, chaque fois qu’on demandait le contrat, on nous disait qu’ils enverront et qu’on devait continuer le travail. Ce n’est qu’hier qu’on nous a soumis le contrat qui stipule que le papier est payé à 500 francs.

C’est ce montant que nous trouvons dérisoire. S’ils nous avaient soumis le contrat avant, beaucoup n’allaient pas accepter. Maintenant, nous avons envoyé une délégation pour rencontrer la direction. Nous leur avons proposé 2500 GNF par coupon et une prime de transport journalière de 25 000 GNF. S’ils n’acceptent pas cette proposition, nous nous retirons et nous allons porter plainte contre eux pour ne nous avoir pas soumis un contrat avant le boulot », a-t-il menacé.

Interrogé sur cette situation, un des responsables du cabinet Diagnostic est revenu en détails sur le contenu du contrat. Selon Sékou Sanoh, conseiller technique de la boite, « on a appelé les agents pour leur proposer le contrat. Il s’agit d’un travail d’intérêt national que d’argent. Les gens ont accepté les montants par fiche. A la fin du contrat, nous avions prévu de donner un montant de 150 mille GNF par agent. Et pendant la formation, chaque agent percevait une prime de 50 mille francs.

Cela, pendant les trois jours de formation. Ils ne vous ont pas dit ça par exemple. Nous sommes dans une liberté de travail. Ils ont été payés pour le temps qu’ils ont travaillé. S’ils refusent les clauses du contrat, ils peuvent partir. A l’heure actuelle, c’est ce montant qu’on peut payer. S’ils ne sont pas d’accord, ils peuvent partir», a-t-il laissé entendre.

Parlant du retard accusé dans la délivrance des contrats de travail aux agents de saisie, Sékou Sanoh a dit que les discussions n’étaient pas finalisées avec le partenaire financier. « Dès qu’on a fini les échanges avec notre partenaire, nous leur avons soumis le contrat. S’ils veulent porter plainte, qu’ils le fassent, c’est leur droit ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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