Hajj 2019 : la Guinée doit honorer une dette de 16 milliards de francs

La Guinée veut préparer cette année un hajj convenable à ses fidèles musulmans. Le ton a été donné le mardi, 19 mars 2019 par le Pr Alpha Condé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des journées de concertation nationale sur le hajj au Palais du peuple de Conakry. Mais avant, le pays doit rembourser un montant de 16 milliards de francs guinéens, représentant sa dette liée au dernier pèlerinage, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans un franc-parler, le Président guinéen a dénoncé, devant les cadres du secrétariat général des affaires religieuses, des opérateurs d’agence de voyage, des imams et des partenaires techniques, les dysfonctionnements, le copinage et les impréparations qui ont caractérisé le dernier pèlerinage des Guinéens aux lieux saints de l’Islam.

Prenant très au sérieux cette remarque du Chef de l’Etat, les participants ont débattu les deux premières journées des principaux thèmes liés au pèlerinage.

Le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté, Dr Mamadou Taran Diallo a précisé à Guineematrin.com, les différents thèmes abordés par les participants mais également les problèmes soulevés et les solutions proposées.

« Au cours de ces deux jours, les débats ont porté sur les préparatifs et l’exécution du hajj. La première journée a connu 9 thèmes, à savoir : les informations, la communication et la sensibilisation sur le hajj ; le tarif individuel du hajj ; le transport aérien et le choix des agences de voyages, le choix des guides ; la santé et la vaccination, le quota et les inscriptions ; la confection des documents de voyage ; les empreintes digitales, l’obtention du visa et la gestion informatique ainsi que la programmation et les formalités de départ ».

De tous ces thèmes, les participants ont écouté les exposés, soulevé des problèmes et proposé des solutions, selon le ministre de citoyenneté. « Dans son discours d’ouverture, le président nous a instruits de lui proposer des mesures concrètes pour que les Guinéens souffrent le moins possible lors du pèlerinage. Et déjà, il a pris la décision que les inscriptions se feront dans les capitales régionales du pays cette année…

Comme propositions énumérées, sur le choix de l’avionneur par exemple, nous sommes en retard. Cette opération devait se faire depuis le 15 février. Mais actuellement l’appel d’offre est lancé, les candidats ont déposé leurs plis et il ne reste plus que le dépouillement pour officialiser le nom de la compagnie. Pour le quota, il a été proposé à 9000 pèlerins comme l’année dernière. Les agences se partageront 6000 candidats et les 3000 resteront pour le secrétariat général des affaires religieuses… », a précisé notre interlocuteur.

S’agissant de l’exécution des opérations et rites du hajj aux lieux saints de l’Islam, englobant l’accueil, l’hébergement, la restauration et le déplacement des pèlerins, à Médine, la Mecque, Mina, Arafa, Mouzdalifa , les participants se sont donné la peine de décortiquer les différents problèmes rencontrés par les pèlerins guinéens à chacune de ces étapes.

« Ensemble, les différents thèmes inscrits et qui portent sur l’exécution du hajj à la Mecque ont été débattus sans complaisance. Cela démontre le souci du Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé à œuvrer pour le bien-être des populations. Il est sur le front de tous les combats pour améliorer le quotidien du guinéen mais également lui créer le bonheur et la prospérité… », a indiqué ministre d’Etat conseiller spécial du président de la République, Elhadj Tidiane Traoré.

Il a demandé à la commission chargée de rédiger le rapport final de prendre en compte toutes les propositions de solutions soulevées par les intervenants. C’est notamment le payement de la dette de 16 milliards de francs guinéens que la Guinée doit à l’Arabie Saoudite.

« La dette guinéenne qui se chiffre à 16 milliards de francs guinéens, qui doit être rapidement payée pour régulariser la situation de notre pays, le recrutement et la formation de nouveaux guides, la sécurisation des documents de voyage et de l’ensemble des actes administratifs doivent être mentionnés en bonne place dans le rapport final pour permettre au président de la République de prendre des décisions », a recommandé Elhadj Traoré.

De son côté, le secrétaire général chargé des affaires religieuses, Elhadj Aly Jamal Bangoura, s’est réjoui du déroulement de ces journées de concertation. Selon lui, ces échanges prouvent la volonté du Chef de l’Etat à accompagner la volonté du département pour améliorer ses prestations sur le terrain pour le bien des Guinéens.

« Seule l’œuvre de notre Prophète est parfaite. Nous devons tous accepter de nous remettre en cause. C’est l’objet de ces journées de concertation que nous avons appelées de nos vœux depuis des années », a déclaré le Chef religieux.

Soulignons de passage le défoulement de certains participants, notamment les opérateurs d’agences qui ont dénoncé entre autres, le dysfonctionnement institutionnel (entre le secrétariat général des affaires religieuses et les agences de voyage), le trafic des documents de voyage, la substitution des noms de pèlerins au profit d’autres, l’insuffisance du nombre de guides et l’indifférence de certains d’entre eux à s’occuper des pèlerins.

Ils ont dénoncé aussi l’amateurisme des médecins, l’insuffisance et le manque de qualité des repas servis par endroits ou encore le manque de logements adéquats pour la plupart des pèlerins obligés de rester en surnombre dans les chambres, l’envahissement des Guinéens se trouvant en Arabie Saoudite qui prennent la place et le repas des pèlerins, les coups de fils intempestifs venant de certains hauts cadres pour favoriser leurs proches, l’envahissement des pèlerins par des femmes commerçantes…

Sauf changement de programme, la clôture de ces assises initialement prévue hier mercredi, aura lieu ce jeudi, 21 mars 2019 dans la salle du 28 septembre du Palais du peuple, en présence du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45

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