Révision de la Constitution ? L’UFR dénonce « une malhonnêteté intellectuelle »

La lancinante question d’une éventuelle révision de la Constitution pour permettre au président Alpha Condé de briguer un nouveau préoccupe de nombreux partis politiques guinéens qui tirent à boulets rouges sur les promoteurs de cette idée. L’Union des Forces Républicaines, qui ne déroge pas à cette règle, a dit sa farouche opposition à toute idée de modification de la Constitution au profit d’Alpha Condé. L’annonce a été faite ce samedi, 23 mars 2019, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les débats sur le 3ème mandat s’accentuent dans les états-majors des partis politiques de l’opposition. A l’occasion de son assemblée générale de ce samedi, l’UFR a mis en garde ceux qui sont favorables au troisième mandat pour le président Alpha Condé. Pour le secrétaire général de la jeunesse du parti dirigé par Sidya Tour, c’est le président élu en 2020 qui aura la charge de revoir la Constitution guinéenne.

Selon Aly Badra Koné, « ceux qui veulent d’un troisième mandat pour Alpha Condé changent aujourd’hui de système ou de style, en allant dans un autre sens. Ils demandent cette fois-ci la révision de la Constitution ou le changement carrément de la Constitution. Chose que nous qualifions de malhonnêteté intellectuelle pour beaucoup de raisons. La Constitution est claire sur un certain nombre de faits, notamment le mandat du Président qui ne doit pas être touché.

Nous sommes catégoriques sur un fait, nous ne voulons même pas de révision de la Constitution par Alpha Condé. À notre sens, ce n’est pas lui qui doit faire ça. Nous attendons qu’il ait les moyens d’organiser les élections législatives, qui devaient être organisées depuis deux mois avant aujourd’hui, mais aussi être capable d’organiser l’élection présidentielle en 2020.

C’est la seule chose que nous lui demandons. Maintenant, une autre élection qui va dans le sens de modifier la Constitution, nous attendons le nouveau Président qui sera là après 2020, qui s’occupera de cela, qui va faire de cela son premier projet de son mandat ».

L’autre question abordée au cours de cette rencontre politique, c’est les propos du président Alpha Condé, tenus hier vendredi à l’Université de Sonfonia. Le numéro un guinéen avait dit n’avoir pas peur de la contestation. Ahmed Tidiane Sylla, chargé de communication de l’UFR a mis en doute cette affirmation présidentielle. « Si le président Alpha Condé n’a pas peur des contestations, c’est bien. Le 28 septembre 2009, on a vu ceux qui étaient au stade.

Ceux qui n’avaient peur des contestations étaient là-bas et ceux qui avaient peur avaient fui, ils avaient pris l’avion bien avant. C’est pour dire que nous sommes au vingtième unième siècle, les gens n’ont plus peur. Vous avez vu ce qui s’est passé en Algérie, au Burkina,… Partout, la jeunesse est prête à barrer le chemin à toute velléité. Il n’est pas question aujourd’hui pour le peuple de réviser la Constitution », a martelé Tidiane Sylla.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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